Corse : le Prunelli adopte les risbermes

C’est inédit en Corse. Des risbermes sont intégrées à mi-hauteur de la berge, sur 350 mètres linéaires du fleuve Prunelli. Ces banquettes, formées par des caissons végétalisés, ont été aménagées en septembre dernier dans le cadre du Programme pluriannuel de restauration et d’entretien (PPRE) porté par la Communauté de communes du Celavu Prunelli, en partenariat avec la Communauté de commune de la Pieve de l’Ornano et du Taravo qui partage une partie du linéaire du cours d’eau.

Ces aménagements réduisent la largeur du lit et stabilisent les berges. "Avec la construction dans les années 1960 du barrage de Tolla en amont, les variations de débit de l’eau en raison de turbinage entraînaient des problèmes d’érosion, le ralentissement et même la suppression du transport de sédiments, explique Pierre Casanova, directeur général adjoint à la Communauté de communes du Celavu Prunelli. Pour restaurer ce milieu dégradé et anthropisé, la méthode de risbermes a été retenue en raison des spécificités du secteur du Prunelli, marquées par une ripisylve en mauvais état et un cours d'eau trop large".

Écologique, économique et durable, cette technique a permis de rétrécir le lit d’environ 3 mètres afin de rétablir un écoulement plus rapide et naturel, améliorant par la même occasion le transport des sédiments et la qualité de l'eau. Lauréat en 2023 de l’Appel à manifestation d’intérêt Eau et Climat de l’agence de l’eau, cette première action, d’un projet plus global, s’est achevée fin novembre avec la plantation d’espèces locales comme le saule roux et l’aulne glutineux. Ces arbres aux racines profondes contribuent à consolider les berges et favoriseront la résilience des écosystèmes.

"Nous constatons déjà un retour de matériaux plus importants dans le lit du Prunelli", se félicite Pierre Casanova. La Communauté de communes du Celavu Prunelli partage cette expérience inédite, financée à hauteur de 70 % par l’agence de l’eau et 10 % par la collectivité de Corse, avec les élèves du Lycée agricole de Sartène. Ces derniers ont pu participer à la plantation de la ripisylve et pourraient intervenir sur son entretien.

Inédit dans l’île par son approche transversale, le projet consiste aussi plus largement à restaurer la biodiversité et prévoit la plantation de haies et de bosquets d’arbres pour créer des îlots de fraîcheur, des continuités d’habitats pour la faune locale et la réalimentation en eau de mares temporaires, favorables aux batraciens ou libellules.