Quand des habitants se réapproprient la Peyne

Habitée par l’esprit de Molière, la cité d’art et d’histoire de Pézenas écrit un nouveau chapitre de sa relation avec la Peyne. La commune occitane et la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée entendent redonner du souffle à cet affluent de l’Hérault, classé en état moyen pour la qualité de son eau et à la morphologie altérée. L’opération cible en particulier un tronçon de deux kilomètres situé en centre-ville, corseté par des digues dégradées et bétonné depuis les années 1950 sur plus d’un tiers de son lit. Par sa situation géographique, le réaménagement de la rivière concerne directement les Piscénois, indique Sébastien Théron, chef de service à la direction de l'Environnement et du Littoral de la Communauté d'agglomération Hérault Méditerranée. Pour les associer au projet, une concertation citoyenne en amont des études techniques a été organisée l’année dernière".

Neuf mois de réflexion

Avec des profils diversifiés pour confronter les points de vue et intérêts, une vingtaine d’habitants volontaires s’est engagée dans cette démarche de proximité destinée à coconstruire le projet d’aménagement de la Peyne, tout en prenant en compte les risques d’inondation et de sécheresse. Avec l’appui des représentants d’Hérault Méditerranée, de la Ville de Pézenas, de l’agence de l’eau et de l’EPTB Fleuve Hérault, le panel d’habitants a travaillé en ateliers sur trois thématiques : l’accès et les cheminements à la rivière ; l’amélioration du paysage et la mise en valeur du patrimoine ; le développement d’une offre de loisirs. "Le groupe a posé le diagnostic des atouts et des points à améliorer sur le tronçon avant de définir des principes d’aménagement à respecter dans le futur projet", précise Sébastien Théron.

Du retrait du béton à la propreté en passant par le partage de l’espace entre ses différents utilisateurs et la préservation de la biodiversité, tous les sujets ont été abordés durant les neuf mois de réflexion, de discussion et de débats. En fin d’année dernière, une synthèse des propositions a été dévoilée lors d’une réunion publique. Les propositions visent à se rapproprier la Peyne et ses abords par l’aménagement d’un chemin patrimonial et de deux belvédères, la réhabilitation d’une passerelle et du pont de Fer, un retrait du béton autour du lit mineur ou encore le maintien du passage du Gué des Moulières. Désormais, ces ambitions font l’objet d’études dans le cadre de ce projet destiné à limiter les inondations et à reverdir la ville. Le chantier devrait démarrer fin 2026.

5 M€

Le budget estimé des travaux de réaménagement et de renaturation. L’agence de l’eau le finance à hauteur de 50 %.