> LUNDI 12 AOÛT 2024 |
Romain Troublé |
Fonction Directeur de la Fondation Tara Océan |
Romain Troublé, ocean man
On ne naît pas quelque part par hasard ! Originaire d’Antibes, les yeux dans la Grande bleue, Romain Troublé avoue bien volontiers son addiction pour la mer et les océans. Directeur de la Fondation Tara Océan depuis 15 ans, il sonde un terrain de jeu infini depuis son plus jeune âge.
2017 : Président de l’association Plateforme Océan Climat |
2009 : Directeur général de la Fondation |
2004 : En charge des expéditions Tara |
2003>2006 : Multiples explorations sportives et scientifiques dans les pôles |
2000 et 2003 : Participe à deux reprises à la Coupe de l’America en Nouvelle-Zélande |
Fils de Bruno Troublé, skipper et fondateur d'une coupe de voile prestigieuse, Romain Troublé a grandi à La Clusaz, mais il passait tous ses étés à Antibes, où ses grands-parents possédaient une maison et où son grand-père naviguait sur un bateau nommé… Tara. À la table familiale des soirées estivales, il y avait sa tante, illustre créatrice de la maison de mode agnès B. et de la Fondation Tara Océan, ses cousines et cousins, dont Etienne Bourgeois, fils d’Agnès et désormais président de la fondation.
Tout ce petit monde vivait mer, parlait mer et rêvait mer. La voie est tracée pour Romain, qui intègre l’équipe de France de voile et grimpe à bord de l’aventure de la Coupe de l’America au début des années 2000. Il valide aussi un Master en biologie moléculaire à la Sorbonne et une année sur les bancs d’HEC avant d’intégrer une PME spécialiste des expéditions polaires : "Tout est différent aux pôles. La navigation, la logistique, l’aviation… On touche aux enjeux du changement climatique, à la fonte du permafrost ".
En Sibérie, il chasse le mammouth… et en découvre, vieux de 20 000 ans ! Pour l’Exposition universelle de 2005 au Japon, il embarque l’un de ces mammifères préhistoriques par des températures allant jusqu’à moins 23°C. Puis il rejoint son cousin et sa tante, qui viennent de racheter la goélette Antartica, conçue par Jean-Louis Etienne et éprouvée par le navigateur Peter Blake, qu’ils ont (évidemment) rebaptisée Tara. L’aventure de la Fondation est lancée. Première structure reconnue d’utilité publique consacrée aux milieux marins en France, celle-ci développe une science de l’Océan ouverte et innovante, dans l’objectif d’appréhender les risques climatiques et de mieux protéger la biodiversité. "Nous voyons bien que les températures exercent un rôle majeur sur l’écosystème, assure Romain Troublé. Nos expéditions visent à objectiver la réalité de ce qui se passe sous le niveau de la mer. Nous sommes détenteurs d’une connaissance unique et de découvertes absolument fondamentales sur la vie sous-marine. Nous donnons une voix à l’Océan de la manière la plus scientifique possible, en évoquant ce qui va mal, en condamnant les erreurs et pointant les avancées et les progrès".
De passage à Lyon en décembre et janvier derniers, escale pour laquelle l’agence de l’eau était partenaire, la goélette Tara a accueilli près de 30 000 personnes à bord lors d’expositions, rencontres, projections. Véritable laboratoire flottant, elle se dirige actuellement vers Athènes dans le cadre de son tour de l’Europe pour étudier les écosystèmes côtiers. Romain Troublé, lui, vit et respire au rythme de l’avancée de la construction du second navire de la Fondation, qui sera opérationnel en janvier prochain et aussitôt déployé au pôle Nord. "Avec ce que l’on devrait plutôt appeler une base polaire dérivante, nous allons changer d’échelle, conclut-il. Ce bateau embarquera des scientifiques du monde entier : climatologues, océanographes, biologistes, glaciologues, médecins".
Vogue, vogue, vogue la Fondation…