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Seille - JB Mérillot
> vendredi 05 avril 2024

L'utilité sociale de la restauration du bief d'Ainson

Pour améliorer la qualité des eaux du ruisseau du bief d’Ainson et des quatorze étangs alentour, l’Epage Seille et affluents a mobilisé l’ensemble des usagers de ces lieux dans une démarche d’utilité sociale. Chasseurs, pêcheurs, élus, associations environnementales et riverains font front uni pour restaurer ce patrimoine exceptionnel.

Dans la région de la Bresse jurassienne, le bief d’Ainson alimente la rivière La Brenne. Serpentant au milieu de quatorze étangs et de zones humides associées, le ruisseau connaît depuis plusieurs années d’importantes périodes d’assec impactant les milieux et la ressource en eau sur tout le sous bassin versant. "Nous voulons connaître la source de ce problème, en particulier l’impact des étangs sur l’hydropériode du cours d’eau, indique Stéphane Lamberger, président de l’Epage Seille et affluents. Avant d’envisager un projet de restauration, nous avons conduit une expérimentation sur cette chaîne d’étangs impliquant tous leurs usagers". Désireuse de conduire un projet d’utilité sociale sur ce secteur à fort enjeu patrimonial, l’Epage s’est lancé en 2020 dans cette démarche en mobilisant la Fédération départementale des chasseurs du Jura, gestionnaire de quatre étendues d’eau, et la Fédération du Jura pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, propriétaire d’un étang. Objectif : élaborer une restauration de l’hydrosystème du bief d’Ainson et de la chaîne d’étangs associée, en prenant en compte les différentes dimensions du projet aussi bien les attentes du milieu naturaliste que celles des acteurs du tourisme et des loisirs. "Nous avons souhaité mettre autour de la table des personnes rarement ou jamais associées à ce type de projet, souligne Stéphane Lamberger. Loin d’être réduite à une source possible de tensions, cette diversité d’usages est aussi considérée comme une richesse. Si chacun identifie bien les enjeux de cohabitation qui découlent de cette situation, tous estiment qu’un site réservé à un seul usage perdrait de son attrait". Une dizaine d’entretiens individuels a été organisée, ainsi que des ateliers participatifs mêlant pêcheurs, chasseurs, élus, représentants d’association ou pisciculteurs.

Une synergie source de réussite

Même si le départ fut compliqué, le bilan est globalement positif d’après Loïc Bailly, chef de projets Étude et restauration des hydrosystèmes à la Fédération départementale des chasseurs du Jura : "Une synergie de point de vue s’est créé entre les acteurs au fil des discussions. Une même volonté nous unit afin de développer un projet bâti autour de nos intérêts communs ". Même son de cloche du côté de la Fédération du Jura pour la pêche et la protection des milieux aquatiques selon Mehdi Elbettah, responsable du pôle technique : "Cette mosaïque de profils travaille sur la restauration de la qualité hydrologique du cours d’eau sans remettre en cause les étangs. Nous sommes tous conscients de leur rôle social, sociétal et environnemental".

Avec l’aide de l’agence de l’eau, les partenaires ont souhaité approfondir leurs connaissances. Un programme d’études hydrologiques, morphologiques, physicochimique et sur la biodiversité a été mené entre 2021 et fin 2023 afin de posséder un diagnostic précis de la situation dans le but d’envisager un programme d’actions adaptées. La restitution de ces études est prévue pour ce printemps.

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