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visite renaturation aire
> jeudi 06 avril 2023

« La participation citoyenne, un atout majeur pour les rivières »

Isabelle Rossat-Mignod, adjointe en charge de la Transition environnementale citoyenne à la mairie de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), explique la démarche menée avec les habitants pour définir le projet de renaturation de la rivière l’Aire.

Quelle est la particularité du projet de restauration morphologique de l’Aire ?

Isabelle Rossat-Mignod : conformément à notre engagement, nous intégrons les Saint-Juliénois dans l’élaboration de notre projet de renaturation de la rivière l’Aire. Nous travaillons réellement avec les habitants, ce n’est pas juste une concertation. Car il est primordial d’expliquer et d'associer les riverains, les usagers et toute personne intéressée, dès les phases préalables, pour que ce projet alliant renaturation et reméandrages réussisse.

Comment mobilisez-vous les Saint-Juliénnois sur ce projet ?

Des démarches ont été lancées dès l’été 2021, avec notamment l’organisation de balades pédagogiques en bord de la rivière et l’intervention de la compagnie de théâtre des Non-alignés qui a interprété L’Aire-portrait d’une rivière, un spectacle citoyen destiné à sensibiliser les personnes a priori éloignées des questions environnementales, mais fréquentant les abords de l’Aire. Ces animations nous ont permis de recruter dix ambassadeurs de la rivière, des habitants volontaires qui ont suivi deux jours de formation aux enjeux de la gestion de l’eau, de l’aménagement des cours d’eau et de leur renaturation. L’une de leurs principales missions a été de contribuer à la rédaction du cahier des charges de l’étude de faisabilité de la renaturation de l’Aire.

Où en est le projet ?

Suite à une réunion publique en novembre dernier, nous avons constitué un groupe de travail composé de 25 utilisateurs des berges, comme un agriculteur, un cycliste et un promeneur de chien. Cette mosaïque de profils volontaires a partagé, lors d’ateliers, ses attentes en matière d’usages et d’amélioration de l’existant. Une matière qui est aujourd’hui entre les mains de trois bureaux d’études chargés, d’ici juin, d’imaginer des scénarios combinant l’atteinte du bon état écologique de la rivière avec la réalisation d’aménagements souhaités par la population. Les propositions seront ensuite remises aux deux collectivités maîtres d’ouvrage, la Communauté de communes du Genevois et la ville de Saint-Julien-en-Genevois.

Qu’est-ce que la participation de ces citoyens apporte au projet ?

Les bords de l’Aire font l’objet d’un fort attachement de la part d’une grande partie de la population. Cette participation citoyenne favorise la cohérence du projet global, en permettant de tenir compte des besoins, implications et contraintes de chaque utilisateur. Elle fait émerger des idées que les bureaux d’études n’auraient pas imaginées. Les Saint-Juliénnois se réapproprient ainsi leur cours d’eau en créant un projet ambitieux pour leur rivière.

 

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Une partie des travaux financée au titre de France Relance et réalisée par le syndicat des eaux Dombes Côtière.