Et si l’herbier de Posidonie gagnait à nouveau du terrain !
L’université de Montpellier et Andromède Océanologie publient, avec le soutien de l’agence de l’eau, une carte qui montre la réalité d’une repousse des herbiers de Posidonie en Provence-Alpes-Côte d’Azur grâce à leur protection. Une bonne nouvelle qui doit inciter à poursuivre les actions de sauvegarde.
La Posidonie, déesse des mers
Espèce endémique de la Méditerranée, cette plante à fleurs tient son nom de Poséidon, dieu des mers et des océans. Elle bénéficie d’une protection totale en France, où ses herbiers couvrent 34 % des petits fonds côtiers le long du continent et 66 % en Corse.
Une existence menacée
Depuis des décennies, les herbiers sont menacés, notamment en raison de la pollution des eaux et des mouillages des bateaux. Les observations réalisées par Andromède Océanologie révèlent que certains secteurs ont perdu plus de 100 hectares d’herbiers vivants en moins de 20 ans : 225 ha en moins dans le golfe Juan et 145 dans le golfe de Saint-Tropez. Au total, 79 852 ha d’herbiers de posidonie ont été cartographiés en Méditerranée française.
D’inestimables services rendus
La Posidonie est une bienfaitrice reconnue : elle joue un rôle de protection du littoral contre l’érosion, de production d’oxygène, de purification de l’eau par filtration et de nurserie pour de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés. Sur notre littoral, la dégradation des herbiers fait perdre chaque année plus de quatre milliards d’euros de services écosystémiques, alors que le coût de leur protection s’élève à environ 4,8 millions d’euros par an.
De vraies raisons d’espérer
En collaboration avec l’université de Montpellier et Andromède Océanologie, l’agence de l’eau étudie le bénéfice des mesures de protection, de la réduction des flux à la mer à la réglementation sur les mouillages. Bonne nouvelle : des espaces de recolonisation ont été identifiés, notamment en région Paca où la récente cartographie dévoile l’existence de zones cylindriques de retour à la vie. "On peut estimer que la dégradation est stoppée en plusieurs endroits, indique Pierre Boissery, expert Mer de l’agence de l'eau. Nous observons même des formes rondes qui grandissent de relevé en relevé, validant le signal positif d’une repousse. Il nous faut maintenant corréler ces observations avec la réduction des apports à la mer et les mesures de gestion. Nous constatons aussi ces dernières années de nombreuses floraisons des herbiers. Nous nous interrogeons sur les éventuels effets liés à l’augmentation de la température de l’eau".
En 2023 et 2024, deux nouvelles cartographies seront publiées, respectivement pour l’Occitanie et la Corse.
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