> JEUDI 30 JUIN 2022 |
Laure Noualhat |
Fonction Journaliste |
Laure Noualhat, collapsologue mais combattante !
Des années de journalisme à Libération ont changé sa vie. Cette urgence écologiste devenue son combat, elle l’a d’abord niée puis rejetée et acceptée. Dans un livre interpellant - Comment rester écolo sans finir dépressif – Laure Noualhat raconte l’écodépression et les différentes manières de s’en extraire.
2007-2015 : animation du blog Six pieds sur Terre |
Depuis 2010 : incarne Bridget Kyoto sur YouTube dans la Minute nécessaire |
2018 : Après demain, documentaire coréalisé avec Cyril Dion |
2020 : Publication de Comment rester écolo sans finir dépressif |
En 2003, au fil des pages et de ses articles dans la rubrique Terre de Libération, Laure Noualhat, de ses propres mots, tombe en écologie. La chute est brutale, car l’obligeant à tirer un trait sur un monde qu’on lui promettait sans limites. "L’écologie, c’est le royaume de la mauvaise nouvelle, dit-elle. Moi-même passée par toutes les phases – sidération, déni, colère, résilience, acceptation ou action – j’ai eu envie de décrypter les émotions de personnalités écologistes connues : Isabelle Autissier, une optimiste forcenée, Claire Nouvian, indestructible mais parfois dépressive, Nicolas Hulot… Il en est ressorti un livre délivrance et une évidence : être écoanxieux s’avère incontestablement un signe de santé mentale". Ce livre étonnant au titre en forme de punch-line, Comment rester écolo sans finir dépressif, n’est pas l’unique fait d’armes de Laure Noualhat.
Toujours journaliste, notamment pour le quotidien en ligne Reporterre, mais surtout activiste d’une cause qui ne lui accorde aucun répit, elle a travaillé avec Cyril Dion pour son film Après demain et interprète le personnage de Bridget Kyoto dans la Minute nécessaire, qui tourne en boucle sur YouTube.
Elle pose aussi les dernières lignes de son prochain livre – Bifurquer par temps incertains – qui sortira l’année prochaine et présentera les trucs et astuces de ceux que l’on nomme les bifurquants. Car le truc ultime de Laure Noualhat, c’est l’action. "Agir, faire des pas de côté, se rendre plus autonome, essayer de trouver sa place dans ce monde et se préparer à encaisser les coups sont autant d’éléments régénérateurs, dit-elle. Le « à quoi bon » que l’on entend souvent est une posture très égoïste à laquelle je suggère de substituer l’entraide et une approche en commun". Laure Noualhat a donc quitté Paris, où elle étouffait, pour s’installer à Joigny, dans l’Yonne, où elle anime le collectif Renaissance Joigny. Objectifs : créer du lien entre les habitants, sensibiliser aux enjeux d’un monde plus durable ou de manière plus pragmatique, organiser des festivals militants et acquérir des jardins et vergers à partager afin de préserver l’idée de nature en ville. "La plupart des citadins ont peur de la nature, conclut la journaliste. Il me semble pourtant très important de se reconnecter à elle, aux forêts, aux montagnes, aux océans, à la biodiversité… Car c’est ainsi que vient l’apaisement ".