Bassin de la Bourbre : le castor, "architecte" de la restauration des cours d’eau
Le castor s’installe sur les cours d’eau de la Bourbre et des balcons du Dauphiné et favorise une restauration « naturelle » du fonctionnement des cours d’eau et de la biodiversité.
Le Castor d’Eurasie, ou Castor fiber, est une espèce dite « ingénieure » qui a un impact important sur le bon fonctionnement et la réhabilitation des zones humides dégradées et la diversité d’habitats aquatiques. En effet, lorsque le débit des cours d’eau sur lesquels il s’installe baisse trop, il construit des barrages constitués de branchages qui ont pour fonction de garantir l’immersion de l’entrée du gîte, de limiter les étiages et d’étendre ainsi son domaine vital. Cela permet de ralentir les écoulements, réduire l’intensité des pics de crues et favoriser la recharge des nappes d’eau souterraines, et cela n’empêche aucunement les poissons de circuler librement. Il s’en suit une amélioration de la capacité d’autoépuration des cours d’eau, la rétention des sédiments, les connexions entre les milieux rivulaires et diffèrent les effets des sècheresses printanières que nous subissons de plus en plus fréquemment. De nouveaux habitats sont ainsi créés augmentant ainsi la diversité floristique et faunistique. Le castor rend ainsi gratuitement de nombreux services écosystémiques (effet tampon sur les crues, soutien des débits d’étiage, épuration de l’eau, régulation du climat, maintien de la pollinisation, biodiversité, etc.).
Ce constat positif ne doit cependant pas masquer certains « points noirs » qui peuvent limiter le développement du castor sur les territoires comme la présence d’ouvrages transversaux non franchissables ou l’impact des inondations sur les parcelles agricoles et urbanisés. Des solutions peuvent alors être mises en œuvre pour faciliter la cohabitation entre l’homme et le castor. Un plan d’actions a ainsi été élaboré par l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (EPAGE) de la Bourbre en 2019, financé par l’agence de l’eau dans le cadre de l’appel à projet biodiversité, et la communauté de communes des Balcons du Dauphiné poursuit le même travail cette année, avec un appui des associations de protection de la nature locale que sont Lo Parvi (Association Nature Nord Isère) et APIE (Association porte de l'Isère Environnement). Si la communication et la conciliation sont essentielles, des travaux de restauration du milieu favorisent aussi la présence du castor comme le rétablissement de la franchissabilité de certains ouvrages avec des banquettes terrestres ou la restauration d’une ripisylve fonctionnelle sans espèces invasives.
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