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> vendredi 22 avril 2022

Haut-Jura : la Bienne retrouve toute sa liberté

Libérée, délivrée, la Bienne coule à nouveau le plus naturellement possible. Le Parc naturel régional du Haut-Jura lui a redonné un lit débarrassé des digues et connecté avec les milieux sur 1,5 kilomètre, à hauteur de l’ancienne carrière de Jeurre.

 

« Achevée en fin d’année dernière, la restauration de la Bienne sur le site des anciennes carrières de Jeurre montre déjà ses effets positifs, se félicite Romain Bellier, chargé de mission Grand cycle de l’eau au Parc naturel régional du Haut-Jura. La rivière torrentielle retrouve doucement un fonctionnement le plus naturel possible et dessine déjà deux bras secondaires ».

Des résultats encourageants pour ce principal affluent de l’Ain dont la mobilité et le transit sédimentaire ont été réduits dans le courant du XXe siècle au gré du développement des activités industrielles, notamment l’extraction de granulats.

La chenalisation de la rivière a entraîné une incision profonde du lit, de 2,5 mètres par endroit, et une déconnexion avec les milieux annexes néfaste pour la biodiversité.

C’est donc un chantier d’envergure qui s’est engagé l’année dernière pour redonner à la Bienne de l’espace et toute sa liberté sur une portion de 1,5 kilomètre. À la clé : une réduction du risque d’inondation et l’amélioration de la diversité des milieux naturels, ainsi que des espèces autochtones.

D’un montant d’un million d’euros, financés à 70 % par l’agence de l’eau, les travaux ont permis d’élargir le cours d’eau grâce à la destruction des digues construites entre les bassins d’extraction et le lit mineur. Sa largeur est ainsi passée de 30 mètres à 100 mètres. Plus de 120 000 m3 de matériaux issus en grande partie de ces aménagements ont été utilisés pour combler les plans d’eau et réaménager de nouvelles berges, favorisant ainsi la diversité d’habitats de la faune.

« Nous avons diminué la surface des plans d’eau de l’ordre de 2,7 hectares au profit de milieux alluviaux typiques des bords de la Bienne, poursuit Romain Bellier. La rivière retrouve son champ d’expansion des crues en évitant le phénomène de capture ».

En outre, les espèces exotiques envahissantes comme la Renouée du Japon et la Balsamine ont laissé place à des espèces locales, comme le saule. Ce programme de restauration de l'espace de bon fonctionnement de La Bienne se poursuit en aval sur le site des anciennes gravières de Lavancia.

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