Christian Califano, pilier de mer

Les fonds de la Méditerranée sont devenus la bouée d’oxygène de cet ancien international de rugby, icône de l’ovalie, premier joueur français à disputer le Super 12 en Nouvelle-Zélande, auteur de 69 matches avec le XV de France, dont huit Tournois des six nations et deux coupes du monde. Surnommé le Calif, ce pilier solide est un touche-à-tout investi, passionné depuis l’enfance par les fonds marins et leur préservation. "J’ai touché mon premier ballon à l’âge de 6 ans et réalisé mes plongées inaugurales à 12 ans, raconte-t-il. Mes images d'enfant, mes premières envies, c’est Cousteau ! À Toulon, où vivait ma famille, j’étais toujours dans l'eau pour chasser ou observer. Et comme je n'étais pas très fort à l'école, sachant que je ne serais jamais astronaute, j’ai décidé de devenir plongeur. Après tout, il doit y avoir des sensations un peu similaires".

En Corse où il a vécu 7 ans, il plonge beaucoup, s’émerveille chaque jour un peu plus pour cette île magnifique et valide son diplôme de scaphandrier. L’idée germe alors de s’investir concrètement pour ce milieu qu’il voit souffrir. Il valide un DUT en biodiversité marine et crée l’association Proseatech en 2020 : "Nous allions compétences en intervention sous-marine et protection de l'environnement. D'un côté la dépollution avec le ramassage de déchets sur la côte bleue et d'autre part, la biologie marine en apportant notre soutien logistique à des programmes d'étude. Nous avons par exemple travaillé avec le Parc marin pour documenter des sites et y réaliser des mesures de variations de température".

Sportif accompli, toujours rigoureux à l’entraînement, Christian Califano s’enfonce dans les profondeurs au moins une fois par semaine. Loin de tout discours alarmiste, ses mantras sont l’action concrète et la sensibilisation. "Les débats sur l’écologie sont souvent anxiogènes, regrette-t-il. La bonne méthode, pour moi, n’est pas d’imposer, mais de fournir les explications qui permettent de comprendre. Je veux fédérer les énergies et les compétences, travailler en collaboration, car comme on le dit dans le rugby : si on va plus vite seul, on va plus loin ensemble ".

Prochaines échéances pour le Calif : un travail sur les récifs artificiels et la création d’un sentier sous-marin à destination du grand public.