> JEUDI 09 DÉCEMBRE 2021 |
Laura Tarantola |
Fonction Championne d'aviron |
Laura à fleur de peau
Vice-championne olympique d’aviron, championne du monde, Laura Tarantola continue à rêver d’or. Après l’effervescence tokyoïte et une pause de trois mois, elle reprend le cours d’une vie à fleur d’eau, sur les rivières et lacs de France.
1994 : naissance à Annemasse |
2018 : championne du monde à Plovdiv |
2021 : Médaille d'argent aux jeux olympiques de Tokyo |
Une médaille olympique, ce n’est un détail pour personne. En aviron, sport parfois peu médiatisé, cela génère des émotions décuplées, tant ce sport est exigeant, rude pour l’esprit et le corps ; tant il impose une discipline de fer à raison de 30 à 35 heures d’entraînement par semaine, la plupart du temps en extérieur, au contact de l’eau et par toutes les températures. "Sur le podium des Jeux olympiques, je n’y croyais pas vraiment… j’étais comme spectatrice de moi-même, au-delà du rêve", résume joliment Laura Tarantola, médaille d’argent avec sa coéquipière Claire Bové au bout d’une course folle, pour la saveur d’un résultat glané à un quart de coup de rame près.
Née à Annemasse, Laura Tarantola pratique l’aviron depuis l’âge de 14 ans. Elle a choisi cette discipline pour son cadre d’exercice et s’est laissée happer par le haut niveau : "Lorsque l'on se retrouve seule sur l'eau, entourée par les montagnes et le soleil, c'est magique. Puis on s’attache à l’école de la vie que représente le haut niveau. Le respect de ses coéquipières, du matériel, des horaires, des consignes … l’exigence permanente, la nécessité de conserver une motivation intacte en dépit des coups durs et des blessures, tous ces éléments sont indescriptibles, mais assez exaltants au final".
L’élément de Laura, c’est l’eau. Ces dix dernières années, elle a navigué sur les plus belles rivières de France, dont l’Isère et le Drac de ses débuts, à Grenoble, et aujourd’hui la Saône depuis qu’elle s’est installée à Lyon, où la SNCF lui a proposé un contrat professionnel en tant que chargée de qualité de vie au travail. "J’aime vivre au rythme des courants, selon la saison et les aléas climatiques, dit-elle. L’Isère est une rivière à remous, parfois difficile à ramer. À Lyon, sur le lac de Miribel, on trouve des appuis plus fiables. J’adore aussi le Lot, près de Temple-sur-Lot, où nous sommes souvent en stage avec l’équipe de France. L’eau, c’est la liberté. Nous évoluons sans bruit, mais à l’écoute, et lorsque le bateau se met à glisser vite, les sensations sont grisantes". En point de mire désormais : les JO de Paris. Laura aura 30 ans, l’âge de la maturité en aviron, dit-on.