Doubs : belle continuité piscicole pour le Dessoubre
Sur 8 kilomètres, le Dessoubre, rivière karstique du massif jurassien, retrouve sa vigueur grâce à la suppression des seuils de Neuf-Gouffre et de Fleurey. Inédite sur le secteur, l’opération vise à rétablir la continuité piscicole et sédimentaire de cet affluent du Doubs et à lui redonner une plus grande naturalité.
Depuis l’automne dernier, les poissons peuvent remonter le Dessoubre sans obstacle sur une portion de 8 kilomètres située près de la commune de Saint-Hippolyte. Une continuité piscicole retrouvée grâce à la suppression des seuils de Neuf-Gouffre et du pont de Fleurey, deux barrages vétustes respectivement du 19e et 18e siècle dont la hauteur d’environ 2 mètres empêchait tout déplacement des poissons et autres espèces aquatiques.
"Un corridor écologique rétabli agrandit le champ des possibles en termes d’abris et de zones de frayères, explique François Cucherousset, président du Syndicat mixte Doubs Dessoubre. Ces seuils portaient atteinte au milieu en favorisant la stagnation des sédiments, la limitation de l’autoépuration, l’augmentation des températures de l’eau de l’ordre d’un peu plus de 2°C l’été, au-delà de ce que peuvent supporter des espèces telles que truites et ombres. On y observait en outre la prolifération d’algues… ».
L’opération d’arasement des seuils s’est accompagnée d’une restauration de la morphologie du lit mineur de la rivière afin de lui conférer une plus grande naturalité et résilience face au changement climatique. Destinée à diversifier le lit, une recharge sédimentaire d’environ 11 000 m3 au total a été injectée sous la forme d’un matelas de 30 à 40 centimètres d’épaisseur en deux endroits du cours d’eau. Radiers et banquettes minérales ont également été intégrés dans le lit de la rivière afin de redessiner le profil du cours d’eau. Enfin, l’écoulement du Dessoubre est désormais plus diversifié grâce à l’intégration de blocs pouvant abriter des habitats piscicoles. « Le syndicat a fourni une matière première qui faisait défaut, pour un retour à un fonctionnement naturel viable dans un délai acceptable, indique le président. Chacun des aménagements sera vivant, la rivière aménagera elle-même son lit au fil des crues ».
Le coût global des travaux s’élève à un demi-million d’euros, dont 65 % financés par l’Agence de l’eau, 15 % par le Département du Doubs et les 20 % restants en autofinancement par le syndicat.
Dès l’année prochaine, un troisième seuil sera supprimé afin de décloisonner la rivière sur 11 kilomètres et une passe à poissons implantée sur un affluent permettra un accès des truites depuis le Dessoubre.
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