Pyrénées-Orientales : la Baillaury reprend sa place
La rivière la Baillaury ne sera bientôt plus une voie de garage. Le parking installé dans son lit en période d’assèchement laissera place en début d’année prochaine à un fleuve côtier restauré, au fonctionnement plus naturel.
Fleuve côtier, la Baillaury présente la particularité d’être intermittente. Sur sa partie avale, son lit s’assèche en période estivale. Traversée par ce cours d’eau, la commune de Banyuls-sur-Mer s’était servie de cette particularité pour aménager un parking en terre damée dans la rivière. "En lien avec la ville, nous voulons aujourd’hui restaurer le cours d’eau pour tendre vers un fonctionnement plus naturel, avec une végétation adaptée afin de reconquérir la biodiversité, explique Alexandre Puignau, le président du Syndicat mixte de gestion et d'aménagement Tech-Albères. Le déséquilibre sédimentaire, la pauvreté piscicole, les pollutions… ne peuvent plus durer". Sur un linéaire de 900 mètres traversant Banyuls-sur-Mer, le lit de la Baillaury sera aménagé à partir de la fin de l’année. À coup de pelleteuse, il adoptera un profil favorisant une diversité d’écoulement, soit une alternance entre des débits calmes et rapides. Sur sa rive droite, les berges seront végétalisées avec des essences locales et intégreront un cheminement jusqu’à la mer Méditerranée, parsemé de panneaux d’information, notamment sur la faune et la flore. L’espace de connexion du fleuve avec la mer sera aussi renaturé, avec la restauration du grau et la création d'une zone humide favorable à la présence d’espèces diverses, dont l’Emyde lépreuse, espèce de tortue menacée. Ce projet contribuera également à restreindre les arrivées en mer de polluants et de macro-déchets sur le territoire du parc naturel marin du golfe du Lion.
La réalisation de ce chantier entraîne donc la suppression du parking, l’espace ainsi libéré retrouvera sa fonction originelle de zone humide. "Les récentes crues ont conforté notre projet, des petites surfaces aquatiques se sont constituées naturellement sur le terrain libéré », indique le président du syndicat. Dans le cadre de son appel à projets Eau et biodiversité 2020, l’agence de l’eau octroie au syndicat une aide de 709 326 euros sur une opération estimée à 1,215 million d’euros.
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