Plan de gestion stratégique : l’outil numéro 1 pour la protection des zones humides
Nés avec le schéma d’aménagement de gestion des eaux (SDAGE) 2016-2021, les Plans de gestion stratégique des zones humides (PGSZH) impulsent la prise en compte et la préservation des zones humides à l’échelle de bassins versants. Elaborés par des collectivités en concertation avec les différents acteurs du bassin versant, les plans de gestion bénéficient d’un accompagnement et de crédits spécifiques de l’agence de l’eau dans le cadre du 11e programme. Focus sur 2 exemples gagnants.
Conçus pour aider les collectivités à s’intéresser aux fonctions essentielles des zones humides de leur territoire, à les cartographier puis à évaluer les pressions qu’elles subissent, les PGSZH ont fait leur preuve pour prioriser les actions de préservation et de restauration à l’échelle d’un bassin versant, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. L’exemple du Parc naturel régional du Lubéron (PNR), qui dispose depuis 2019 d’un PGSZH sur l’ensemble de son périmètre, en est l’illustration.
90 communes concernées
"Nous avons commencé à nous intéresser aux zones humides en 2010 dans le cadre du Sage du bassin versant du Calavon, où nous avons réalisé un inventaire de ces milieux, importants en nombre (plus de 300) et menacés, alors qu’ils contribuent à alimenter les cours d’eau en période de sécheresse et permettent de tamponner les crues, indique Jérôme Brichard, chargé d’étude au Parc et animateur Natura 2000 pour le site Le Calavon et l’Encrème. À l’époque, nous avions été au-delà du simple inventaire en évaluant les fonctions remplies par ces zones humides, leur état hydrologique et biologique, et les menaces qui pesaient sur elles afin de définir une stratégie pour chacune d’elle ". Il y a deux ans, en concertation avec l’agence de l’eau, le PGSZH a été étendu à l’échelle de la réserve de biosphère Luberon-Lure afin d’intégrer les autres bassins versants du territoire du PNR, soient 245 000 hectares et 90 communes. Intervenant en tant qu’animateur, le Parc a ainsi permis d’harmoniser les méthodes d’inventaires à l’échelle de son territoire et de doter les collectivités de connaissances précises et de feuilles de route. Il a aussi largement mis en évidence les intérêts, pour la population, à préserver les zones humides. "Sur certaines zones humides prioritaires, des conventions d’intervention sont signées entre le Parc, le Conservatoire d’espace naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur, les communes et la Safer afin de faciliter l’acquisition de parcelles et d’assurer une gestion pérenne des zones humides via des baux environnementaux avec des agriculteurs s’engageant de manière concrète", poursuit le chargé d’étude. D’autres zones humides font progressivement l’objet de travaux ; ce sera le cas à l’automne prochain sur un tronçon de 1 kilomètre du Calavon où un chantier de restauration du cours d’eau va être engagé.
Une stratégie zones humides à l’échelle de la Corse
Le PGSZH du Pays ajaccien a été validé en 2019 par la CLE des bassins versants de la Gravona, du Prunelli et des golfes d’Ajaccio et de Lava. Intégré dans le volet zones humides du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), il dote le territoire d’un plan d’actions en faveur de ces milieux, appuyé d’une cartographie agissant en alerte et sensibilisation auprès des collectivités et aménageurs. À l’échelle de l’île tout entière, une stratégie pour les zones humides, portée par l’Office de l’environnement de Corse avec le soutien de l’agence de l’eau, est aussi en cours d’élaboration. L’objectif ? Une vision plus fine de leur localisation et l’identification de leurs fonctions, des pressions qu’elles subissent et des enjeux. Avant la mise en œuvre de plans de gestion territorialisés.
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