Aix-Marseille : vers des campus désimperméabilisés
Sur deux sites de l’université Aix-Marseille, une étude est lancée en vue de désimperméabiliser et de permettre à l’eau de s’infiltrer. Une équipe pluridisciplinaire travaille à la définition de solutions efficaces et à leur démultiplication sur d’autres campus.
"Extrêmement urbanisés et bétonnés, les sites de Saint-Charles et Saint-Jérôme de l’Université Aix-Marseille accordent peu de place aux espaces verts et à des sols perméables favorisant l’infiltration des eaux de pluie, explique Alain Sandoz, directeur du service pluridisciplinaire à la faculté des sciences de l’université. Celles-ci sont évacuées par le réseau d’égouts avec le risque de saturation et d’inondation". La situation, commune à de nombreux campus, a inspiré au professeur un sujet d’étude lancé en début d’année avec l’ingénieure Laure Moreau sur les deux sites pilotes marseillais. Bénéficiant de 187 000 euros d’aides de l’agence de l’eau dans le cadre de son "Plan rebond", la démarche vise à définir des moyens de désimperméabilisation sur les campus et à développer un protocole pour démultiplier les projets. "Il s’agit d’apporter des réponses concrètes, de montrer ce qu’il est possible de faire pour infiltrer l’eau et développer la biodiversité nécessaire à une évapotranspiration bien utile l’été, indique Laure Moreau. Si les retours d’expériences sont nombreux dans d’autres villes, le climat méditerranéen et le contexte fortement contraint des campus choisis en font des projets atypiques".
Une équipe pluridisciplinaire a été réunie, comprenant une douzaine d’enseignants chercheurs de l’université, ainsi que plusieurs groupes d’étudiants. "Le projet bénéficie aussi du soutien des directeurs de sites, des équipes logistiques… L’implication est forte, ce qui nous permet de nous appuyer sur de larges savoir-faire des équipes de recherche en biodiversité urbaine, hydrogéologie, physico-chimie, hydrologie, sociologie… ", se félicite Alain Sandoz. À terme, un diplôme universitaire pourrait voir le jour et capitaliserait sur ces recherches en vue de former les futurs aménageurs de demain et les personnels des collectivités en charge de l’urbanisme. Le projet est entré en phase opérationnelle en mars dernier. Les premiers résultats sont attendus pour la fin de l’année.
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