Hérault : l’eau sous surveillance dans les campings
L’élaboration du Sage de la nappe astienne s’est focalisée sur les solutions à apporter au déficit quantitatif de cette ressource stratégique pour l’eau potable, mise à mal par les épisodes de sécheresse récurrents et le développement de l’activité touristique. Le nouveau Contrat de nappe 2020 -2022 cible en priorité les campings pour économiser la ressource.
La cinquantaine de campings installés entre la basse vallée de l’Aude et l’étang de Thau a été identifiée comme l’une des principales sources de prélèvement dans la nappe astienne, en plus des collectivités. Cumulées, les consommations de ces deux catégories d’usagers représentent plus des trois quarts des prélèvements dans la nappe.
Sur ce territoire de 450 km2, situé à l’ouest du département de l’Hérault, la nappe est soumise de manière chronique à de forts déficits compris entre 400 000 et 700 000 m3/an selon les années. Le troisième Contrat de nappe de l’Astien consacre donc une grande partie de son volet "économies d’eau" à la rationalisation des usages des campings, pour un montant de 13,2 millions d’euros sur trois ans. "Au regard du potentiel d’économies d’eau identifié au sein des hôtels de plein air, nous prévoyons la réalisation de diagnostics, la mise en place d’équipements de comptage, l’optimisation de la gestion des espaces verts afin de limiter les arrosages ou encore le recyclage des eaux des piscines, explique Véronique Dubois, directrice du Syndicat mixte d’études et de travaux de l’Astien (SMETA). Notre contrat vise aussi les installations publiques grâce à la réduction des fuites sur les réseaux d’eau potable, pour un montant de 1,8 million d’euros. L’objectif est de rationaliser tous les usages pour réduire significativement les prélèvements et recourir le moins possible aux ressources alternatives".
Autre volet du nouveau Contrat de nappe en matière de gestion quantitative de la ressource : la substitution. Là encore, les campings sont concernés avec une étude de faisabilité visant à démontrer la possibilité de l’utilisation de l’eau brute pour le remplissage des piscines sans remettre en cause la qualité sanitaire. Pour les activités agricoles, soumises à des sécheresses récurrentes, plusieurs projets de substitution sont prévus à partir de ressources moins tendues (eau du Rhône avec Aqua Domitia ou eau de l’Orb) afin de limiter les prélèvements dans la nappe.
Par ailleurs, les trois communes de Portiragnes, Vias et Montblanc, encore alimentées exclusivement par la nappe astienne, substitueront une partie de leurs prélèvements en se raccordant aux réseaux d’eau potable de la Communauté d’agglomération Béziers Méditerranée et du SIAE du Bas Languedoc.
600 000 m3 / an
Le volume attendu d’économie sur la ressource de la nappe astienne en 2022 à la suite des actions dans les campings et sur les réseaux d’eau potable.
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