En Savoie, une retenue collinaire au service des exploitations agricoles
L’eau est une ressource importante et Grand Chambéry agit pour sa préservation, que ce soit par la récupération des eaux de pluie pour l’irrigation ou en limitant les déversements des eaux unitaires en milieu naturel. La première retenue collinaire du territoire de Grand Chambéry a été inaugurée le 20 février. Située sur le hameau de La Vilette à La Motte-Servolex, cet ouvrage au service de la production arboricole et maraichère, d’une capacité de 12 000 m3, permet l’irrigation de 7 hectares cultivés, grâce à un réseau dédié de 1 160 mètres linéaires.
La construction de cette retenue permet de supprimer les prélèvements faits sur un cours d’eau déficitaire, réduire les prélèvements faits sur le réseau d’eau potable alimenté par une source faisant l’objet d’une consigne de restitution au milieu, apporter une solution pérenne d’alimentation en eau aux irrigants du secteur.
L’équivalent d’1,5 année de pluie perdu depuis 2003
Depuis 2003, la Savoie a connu 10 années de restrictions d’usages de la ressource en eau et a perdu l’équivalent de 1,5 année de pluie. Le territoire est victime de sécheresses de plus en plus fréquentes et marquées qui ont des conséquences importantes sur les activités agricoles. Des déficits chroniques ont été mis en évidence sur le secteur de l’Epine. Ainsi, un Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) du lac du Bourget a été construit pour une gestion concertée de la ressource en eau.
Un schéma directeur d’irrigation pour l’agriculture
Le schéma directeur d’irrigation de l’Epine s’inscrit dans une démarche plus large de retour à l’équilibre quantitatif sur le territoire du lac du Bourget et notamment sur le secteur de la chaine de l’Epine. Le projet d’irrigation poursuit deux objectifs :
• Sécurisation de la production : la production subit les effets des sécheresses successives. Pour exemple la sécheresse de 2003 a eu pour conséquence une réduction de 70% à 90% des rendements et des répercussions sur l’année suivante. Or le territoire subit désormais de manière récurrente des épisodes de sécheresse.
• La gestion concertée de la ressource en eau : ce projet est mené en concertation avec l’ensemble des acteurs du monde agricole (exploitants, chambre d’agriculture Savoie Mont Blanc, association des irrigants) et avec le Cisalb (Comité intersyndicale pour l’assainissement du Lac du Bourget.
Le schéma directeur d’irrigation de l’Epine prévoit la construction de trois retenues collinaires. Celle de La Villette est la première à être construite, suivront celles de Saint-Sulpice et de Villard-Noiray (La Motte-Servolex).
Un ouvrage pour favoriser l’agriculture périurbaine
La retenue collinaire a été pensée pour conforter la production arboricole et maraichère. Elle permet l’irrigation de 7 hectares cultivés : 4 ha d’arboriculture et 3 ha de maraichage pour 3 exploitations agricoles.
Les besoins en eau pour l’agriculture et le maraichage sont importants. Un déficit peut fortement impacter la production des exploitations. Pour exemple, lors des dernières années sèches, la taille des fruits a fortement diminué et leurs calibres sont devenus insuffisants pour respecter la norme de la marque Savoie.
Les exploitations concernées par cette retenue collinaire, commercialisent l’intégralité de leur production en vente directe :
• présence des producteurs sur les marchés de Chambéry et Aix-les-Bains,
• valorisation des productions dans les magasins de producteurs.
Organisation, coût et financement
Le projet de la retenue collinaire de La Villette à La Motte-Servolex est porté par Grand Chambéry qui est maître d’ouvrage de l’opération. L’agglomération a confié l’assistance à maîtrise d’ouvrage au Cisalb.
Une convention de mise à disposition et d’utilisation de la retenue collinaire et du réseau d’irrigation sera signée avec l’Association des agriculteurs irrigants de l’Epine. Elle définit les modalités de mise à disposition et d’exploitation de la retenue ainsi que la répartition des charges financière et le prix de vente de l’eau.
Le projet, d'un coût total de 918 000 euros HT, a été financé par l'agence de l'eau à 60%, par le FEADER (10%) et par la région Auvergne-Rhône-Alpes (10%).
1 commentaire
la gestion concertée de l'eau se limite donc au monde agricole ! Comment est pris en compte l'environnement au sens large dans ce type de démarche ? Des nouvelles mesures de gestion, des nouvelles pratiques ou des nouvelles cultures ont-elles été mises en œuvre ou bien est-ce comme pour le ski : refuser de voir la réalité en face ?