
Haut-Doubs : mobilisation générale pour sauver le lac de Remoray
Une étude complète a mis en exergue les conséquences néfastes des rejets de matières organiques et azotées sur la qualité du lac de Remoray, "joyau" de la réserve naturelle nationale du même nom. Tous les acteurs du territoire, agriculteurs en tête, agissent pour des changements de pratiques bénéfiques.
Géré par l’association des Amis de la réserve naturelle nationale du lac de Remoray depuis près de 40 ans, ce site exceptionnel de 340 hectares se compose de milieux humides d’altitude (entre 850 et 980 mètres) très variés. Sa richesse en fait un objet d’étude et de recherche privilégié, mais il manquait un suivi fin. Dans le cadre du 4ème plan de gestion de cette réserve naturelle nationale, un programme scientifique, financé par la Dreal Bourgogne-Franche-Comté et l’agence de l’eau, a été mené.
"Parmi les constats, il s’avère que le lac de Remoray est asphyxié par la multiplication des décomposeurs liée à l’excès de matières organiques et azotées provenant des terres agricoles du bassin versant, résume Bruno Tissot, conservateur de la réserve naturelle nationale du lac de Remoray. Dès les résultats connus, nous avons rassemblé tous les acteurs - agriculteurs, élus, Chambre d’agriculture, Parc naturel régional du Haut-Jura, usagers - afin de réfléchir ensemble. Il y a une bonne écoute, nous avons l’habitude de travailler ensemble".
Face à cette situation, les 38 agriculteurs réunis au sein de la coopérative La Fruitière des Lacs ont voté à l’unanimité la création d’un Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE).
Xavier Thabard, agriculteur concerné
Éleveur de 85 vaches laitières, avec son épouse et son cousin, au sein du Groupement agricole d'exploitation en commun (Gaec) de la Vuillaumière, Xavier Thabard est devenu le référent du Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) formalisé cet été. "À la coopérative, nous nous répartissons les tâches. Je m’occupe donc de ce dispositif qui a pu être créé grâce à une convention de partenariat entre la chambre d'agriculture et le PNR du Haut-Jura, explique-t-il. Le GIEE est un support de travail qui permet d’accéder à des financements spécifiques et de bénéficier de compétences intellectuelles et techniques pour le volet conseil et animation. Notre prise de conscience générale a débouché sur un plan d’action".
Parmi ces actions : le diagnostic de chaque exploitation afin de trouver les marges de progrès, la mise en place de formations agronomiques pour mieux gérer les effluents ou la réalisation d’une cartographie des sols. "Nous aimerions adapter notre plan d’épandage et pour l’étude systémique, un maximum de critères technico-économiques sera étudié, poursuit Xavier Thabard. À l’enjeu de qualité des eaux du lac s’ajoute celui de l’image, car nous travaillons dans la zone Comté-Morbier. La question environnementale est primordiale pour la pérennité de notre filière".
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