Couvrir les sols pour utiliser moins d’intrants

L’agriculture de conservation a le vent en poupe. Reposant sur la limitation du travail du sol, une rotation des cultures et le développement d’un couvert végétal, elle implique cependant l’usage d’herbicides en conventionnel et s’avère difficile en bio où le labour est considéré comme indispensable. 

Afin d’améliorer ces modes de production et de les rendre plus durables, l’Institut supérieur d’agriculture Rhône-Alpes (Isara) a mis en place le projet ACR’Eau*. Soutenue dans le cadre de l’appel à projets Innovations et expérimentations en agriculture de l’agence de l’eau, cette démarche vise à étudier la meilleure implantation des cultures dans un couvert végétal déjà installé sans avoir recours aux herbicides, à observer comment ce couvert peut modifier la dynamique de l’azote et l’infiltration des nitrates et à évaluer l’impact de ces modes de production sur l’eau et l’environnement.

La Coopérative agricole Dauphinoise est partie prenante sur le volet évaluant l’incidence entre couvert et présence de nitrates dans les eaux. "L’innovation réside dans la convergence des questions, expose Florian Celette, enseignant-chercheur au sein de l’unité Agroécologie et Environnement de l’Isara : quand semer le couvert ? Quelles variétés choisir ? Comment contrôler la pousse sans herbicides, et évaluer le rôle de piège à nitrates du couvert ou d’engrais naturel de certaines plantes... Grâce aux essais sur différentes parcelles, nous pourrons fournir des réponses intéressantes d’ici à 3 ans. Le but est de donner des clés aux agriculteurs sur les façons les plus favorables de produire".

* pour "Des systèmes en Agriculture de Conservation pour réduire la dépendance aux intrants et préserver la qualité de la Ressource en eau".