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Marion Eyssette et Didier Perello
> jeudi 05 juillet 2018

L’eau au cœur du SCoT du Pays d'Apt Luberon

Bientôt mis en œuvre, le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays d’Apt Luberon dessine l’avenir du territoire avec un projet vertueux pour la ressource en eau et l’environnement. Rencontre des acteurs engagés dans cette démarche très participative.

"Le SCoT met en lumière la réalité du territoire, ses contraintes, ses atouts et les richesses à préserver", explicite Didier Perello, vice-président de la Communauté de communes du Pays d’Apt Luberon (CCPAL) en charge du SCoT depuis 2015. La collectivité a élaboré ce document prescriptif en associant l’ensemble des acteurs afin de partager les points de vue et intérêts. "Notre territoire provençal de 25 communes et 30 000 habitants est traversé par le Calavon, cours d’eau méditerranéen au débit très variable. Il dispose donc d’un accès inégal à l’eau entre le bassin amont et celui aval. Il est aussi très touristique, abrite un patrimoine naturel exceptionnel et se trouve exposé à divers risques naturels, résume l’élu. Pour la question centrale de l’eau et de l’environnement, nous avons la chance de faire partie du Parc naturel régional du Luberon, ainsi que, en grande partie, du périmètre du Sage du Calavon-Coulon. Un plan de prévention du risque d’inondation et une étude sur les zones d’expansion des crues sont aussi en cours. Etant sur un territoire déficitaire en eau, une étude des volumes prélevables a été réalisée et intégrée au Sage. Nous avons ainsi pu nous appuyer sur ces documents pour, par exemple, reprendre dans le SCoT la mesure phare du Sage, à savoir réaliser 20% d’économie d’eau". 

Moins d’urbanisation et plus de désimperméabilisation

Afin de mener à bien la réalisation du SCoT, la CCPAL est accompagnée par l’Agence d’urbanisme Rhône Avignon Vaucluse (Aurav). L’agence de l’eau est intervenue pour apporter conseils techniques et éclairages ; elle a notamment subventionné France Nature Environnement Paca pour une analyse détaillée. "Ils ont poussé notre réflexion autour de la consommation de l’eau, sur la gestion des eaux de ruissellement… Mais aussi sur les objectifs de désimperméabilisation du Sdage, souligne Marion Eyssette, chargée de mission Aménagement et développement du territoire à la CCPAL. Cela se traduit par des toitures végétalisées ou des sols perméables dans la réhabilitation des zones d’activités, ainsi que dans les nouveaux projets". La cheffe de projet et chargée d’études Urbanisme de l’Aurav, Marlène Crequer, ajoute : "L’expertise de chacun a été bénéfique pour une meilleure compréhension et une construction partagée du projet. On souhaite reproduire cette méthode pour d’autres SCoT".

Laura Bernard et Marlène Crequer

En conciliant tous les usages et afin de maintenir l’équilibre, le SCoT prévoit ainsi de réduire de moitié la consommation d’espaces naturels agricoles et forestiers et de maîtriser l’urbanisation en concentrant l’installation des futurs habitants sur la ville principale et les centralités. De plus, les préconisations sur l’eau – retenues collinaires, réservoirs d’eau, moins d’irrigation… – vont se traduire dans tous les PLU. "Au-delà d’un document d’urbanisme, il est essentiel que chacun prenne conscience de la notion d’économie d’eau ; les efforts sont à répartir", conclut Didier Perello. Le SCoT devrait entrer en vigueur début 2019.

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