> MERCREDI 03 MAI 2017
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Eric Vindimian |
Fonction Ingénieur général membre du Conseil général de l'environnement et du développement durable |
"Faire de la Loue un territoire d'excellence environnementale"
Respecter l'environnement peut être bénéfique économiquement aussi.
Vous avez rendu fin 2016 un rapport proposant des mesures pour la Loue et autres rivières comtoises. De quoi s’agit-il ?
Ce rapport fait suite à un autre, de diagnostic, que j’avais réalisé en 2015, dans le cadre de cette mission d’appui au préfet du Doubs que m’a confiée la ministre de l’environnement. La Loue connaissait des mortalités de poissons, des phénomènes d’eutrophisation, un état insatisfaisant des populations d’invertébrés… Son état n’était pas dramatique, mais le problème était complexe, multifactoriel. Les acteurs (éleveurs, producteurs de Comté, associations de protection de la nature, collectivités, pêcheurs, forestiers, industriels) s’observaient, recherchant avant tout des responsabilités. J’ai très vite compris que tous, cependant, étaient attachés à leur territoire et prêts à travailler ensemble. Je leur ai proposé d’emblée de leur soumettre le diagnostic et un concept d’action, pour que ceux-ci soient partagés. Ce qui s’est fait.
Quel concept avez-vous proposé ?
Je leur ai fait comprendre qu’on n’arrivera jamais à savoir qui est responsable des dégradations et à quel pourcentage. Mieux vaut agir d’emblée et chacun à son niveau. Pour cela, je leur ai proposé de faire de la Loue un « territoire d’excellence environnementale », un concept que j’ai inventé pour l’occasion mais qui parle de lui-même. Cette idée correspond à celle qu’ils se font de ce territoire de tourisme et de production du Comté, un fromage au cahier des charges strict. Ils ont la conviction que pouvoir montrer qu’ils respectent l’environnement peut être bénéfique économiquement aussi.
Quelles mesures concrètes peuvent être mises en oeuvre ?
Dans mon rapport, je liste les actions que ces acteurs ont déjà engagées, pour les inciter à les poursuivre et à les renforcer. Mais pour aller au-delà des seules contraintes réglementaires, il faut être vertueux. En ce sens, j’ai proposé qu’un « label d’excellence environnementale » soit créé. Chaque secteur d’activité doit à présent définir un cahier des charges exigeant et évolutif, mais pas impossible à respecter. Un comité de pilotage validera les attributions de ce label. L’idée est que chacun adhère et trouve des raisons d’agir.