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Gardon Alès aval
> mardi 26 avril 2016

Une « zone tampon » entre le Gardon et ses riverains

Créer une « zone tampon » entre le Gardon d’Alès aval et les exploitations agricoles : telle est l’idée innovante qu’a eu le Smage des Gardons pour limiter les effets dévastateurs des crues et redonner un bon fonctionnement à ce cours d’eau dont le lit et la nappe se sont enfoncés.

"Le Gardon n’ayant pas une mobilité très rapide, les agriculteurs ont « grignoté» peu à peu ses bords", explique Etienne Retailleau, directeur adjoint du Smage*. Un défrichement qui l’a privé de sa ripisylve filtrante. "Nous avons donc élaboré un plan de gestion durable visant à rétablir une zone-tampon de 50 m", poursuit-il.

Pas si simple, avec 217 ha et plus de 1000 propriétaires recensés. Comment faire ? "Se porter acquéreur, explique le directeur adjoint, pour faire des espaces préservés des "bois classés" aux PLU et pour reboiser ceux ayant été défrichés".

Une opération de 1M€, financée à 80% par l’agence de l’eau. La négociation amiable, lancée en 2010 et qui s’achève, a abouti à l’achat de 80 ha. "Très satisfaisant, se félicite Etienne Retailleau. Nous avons demandé aux communes de classer le reste en zones de préemption".

"Mais les agriculteurs sont attachés à la terre" note Jacques Layre, président du Smage. "Des gens se sont battus pour mettre des seuils et des enrochements, et maintenant on leur dit que ce n’est pas bien", surenchérit l’un d’eux, Patrick Vanuxeem qui a accepté de vendre car il a pu acheter une autre parcelle, inutile au Smage. "L’évolution des mentalités est lente, car on oublie les inondations, on compte sur les assurances… ", estime Geneviève Blanc, présidente de la commission locale de l’eau.

Après avoir essayé de planter frênes et peupliers sur quelques surfaces (trop d’entretien), le Smage les fait désormais semer. Il faudra environ 10 ans pour avoir des arbres « efficaces ». "Les élus qui ont voté ça ne le sont parfois plus, note Geneviève Blanc. C’est du long terme". Les agriculteurs, eux, doutent : "Leurs arbres ne poussent pas ! Ils auraient dû me laisser cultiver encore un peu", lance Patrick Vanuxeem. Une autre ancienne propriétaire assure : "C’est pas ça qui arrêtera le Gardon ! ". En attendant les arbres, le Smage poursuit les actions pédagogiques…

*Smage : Syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion équilibrée

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