
Quand l’ozone assainit l’eau
Le laboratoire vétérinaire Vetoquinol, à Lure (Haute-Saône), utilise l’ozone dans sa station d’épuration pour éliminer les traces de médicaments.
L’ozone peut-il protéger les rivières ? Oui, tout dépend comment on l’utilise. C’est ainsi grâce à la "pérozonation" dont il a équipé sa station d’épuration que le laboratoire vétérinaire Vetoquinol, à Lure (Haute-Saône), élimine 99 % des molécules pharmaceutiques de ses eaux de nettoyage avant de les rejeter dans la Reigne, un affluent de l’Ognon. En projet dès 2012, l’équipement est opérationnel en 2015. Il a coûté 615 000 euros, dont 60% pris en charge par l’agence de l’eau, avec un bonus de 10%, au titre de l’innovation.
"Cet industriel a anticipé sur la loi, puisqu’aucune réglementation n’oblige encore à traiter les rejets médicamenteux, analyse Sophie Gavoille, chargée du dossier à l’agence de l’eau. Sa démarche est aussi intéressante car elle permet d’éliminer les substances à la source, au niveau de l’émetteur". Après stockage dans un bassin tampon et traitement par boues activées, les effluents issus du laboratoire sont filtrés, avant de subir une injection d’eau oxygénée, puis d’ozone. Cela élimine les antibiotiques ou hormones les plus résistants.
"Le système précédent aux boues activées ne suffisaient plus pour bien traiter nos eaux de lavage, explique Frédéric Pierron, ingénieur Hygiène sécurité environnement (HSE). Nous utilisons quelque 400 matières premières différentes et nous produisons plus qu’avant, à un rythme de sept à huit lots par jour. Chaque fois, il faut laver les machines à l’eau potable additionnée d’un détergent, puis les rincer avec une eau hautement purifiée. Il nous fallait donc un procédé puissant pour éliminer les traces de médicaments".
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