Captage et qualité de l’eau : une formation pour accompagner le changement de pratiques de fertilisation
Une zone vulnérable "Nitrates" de 47 communes et 22 captages prioritaires a conduit la chambre d’agriculture du Gard à proposer la formation "Certi Ferti Maraîchage". Celle-ci a pour objectif d’appréhender les enjeux environnementaux liés à la réglementation et d’accompagner le changement de pratiques d’un important groupe de maraîchers issus de la communauté Hmong, présente sur la Vistrenque depuis les années 70 et très impliquée dans le tissu agricole nîmois.
Co-construite avec les agriculteurs, Vivéa et l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la formation Certi Ferti permet l’appropriation de méthodes simples de pilotage de la fertilisation azotée et des irrigations. Des marges de progrès ont en effet été identifiées lors des diagnostics des pressions réalisés sur plusieurs captages du sud de Nîmes.
Déjà 30 agriculteurs formés !
Depuis de début de l’année, trois groupes de 10 personnes ont suivi deux journées de formation. Le contexte réglementaire, la fertilisation azotée, les cultures légumières et le pilotage de la fertilisation et des irrigations composent les quatre modules de la formation.
La formation s’appuie sur un scénario pédagogique original. Construit en quatre étapes, il débute par un état des connaissances des stagiaires. Puis, le transfert de compétence est assuré à partir de multiples supports. Des témoignages d’agriculteurs et la visite d’un captage d’eau potable complètent les présentations en salle. Ensuite, vient le temps de vérifier les apprentissages sous forme de quiz. Pour finir, l’appropriation des connaissances se fait par des exercices et des mises en situation. Chaque maraîcher réalise un prélèvement de sol et une analyse rapide d’azote.
Les deux animateurs de la chambre d’agriculture du Gard sont épaulés par différents intervenants, la direction départementale des territoires et de la mer, la communauté d’agglomération de Nîmes Métropole, la Mutualité sociale agricole, le Syndicat des nappes Vistrenque et Costières.
La chambre d’agriculture formera 30 nouveaux stagiaires à l’automne 2014. Au-delà de cette formation de base, des niveaux « confirmé » et « expert » seront aussi proposés.
La courgette principalement cultivée sur des parcelles en location
Cette rencontre avec les maraîchers est l’occasion de réaliser un état des lieux des pratiques. Cet échantillon de 30 exploitants fait ressortir un recours à plus de 80% à la location ponctuelle de parcelle. Seuls 7% des producteurs maîtrisent leur foncier et ainsi leur organisation culturale.
La courgette est cultivée par 93% des maraîchers, suivie par la salade (59%). Le chou ravit la troisième marche du podium, détrônant les cultures de haricots verts et de petits pois jusqu’alors prisées par les producteurs laotiens.
L’arrivée d’un nouvel opérateur économique, la Coopérative Scam de Manziat est à l’origine de cette évolution des cultures.
Déjà organisée autour de l’Association Hmong du Sud et du metteur en marché Hmong Distribution, la communauté Hmong souhaite poursuivre sa structuration. Cette évolution passera aussi par une nouvelle relation au foncier. La chambre d’agriculture du Gard étudie avec ses partenaires l’amélioration des rotations des cultures maraîchères.
Ainsi, pour sortir de la mono-culture légumière souvent préjudiciable aux ressources en eau, il sera proposé d’introduire dans les assolements des grandes cultures et des cultures à bas intrants. La relocalisation de certaines parcelles permettra de désintensifier la production maraîchère.
Il faut aujourd’hui rendre compatible le maintien de cette importante activité économique et la nécessaire restauration de la qualité de l’eau.
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Photo : Prélèvement de sol avant analyse rapide de l’azote. Crédits : Yves Nouet / chambre d’agriculture du Gard
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