
Les récifs coralliens des Caraïbes en déclin à un rythme alarmant
Principales causes : le changement climatique et la disparition des espèces qui peuplent le corail
Les écologistes sonnent l’alerte : l'existence de la plupart des récifs coralliens des Caraïbes est menacée pour les 20 prochaines années si aucune mesure n’est prise pour enrayer cette disparition. Depuis les années 1970, les coraux des Caraïbes ont rapetissé de plus de 50%, pour n’en être plus qu’à un sixième de leur taille maximale, principalement en raison de la disparition des populations de poissons-perroquets et d’oursins qui paissent sur les récifs, selon un nouveau rapport.
« La vitesse à laquelle les coraux des Caraïbes déclinent est vraiment alarmante, selon Carl Lundin, directeur de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'un des groupes à l'origine de ce nouveau rapport. Mais cette étude apporte des nouvelles très encourageantes : le sort des coraux des Caraïbes n'est pas encore hors de notre contrôle, et il existe des mesures très concrètes que nous pouvons prendre pour leur permettre de récupérer. » Comme restaurer les populations de poissons-perroquets et protéger les récifs de la surpêche et des pollutions côtières excessives. Selon les experts, de telles mesures pourraient aider les récifs à récupérer et contribuer à les rendre plus résilients aux effets du changement climatique.
Le rapport, établi par le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a analysé plus de 35 000 relevés sur 90 localisations des Caraïbes depuis 1970. Les experts ont révélé que, bien que le changement climatique - longtemps considéré comme le principal coupable de la dégradation des coraux - constituait une menace grave en rendant les mers plus acides et en provoquant le blanchissement des coraux, la perte des espèces vivant et se nourrissant sur les récifs était la principale cause du déclin.
« Quand bien même nous arrêterions le changement climatique demain, ce déclin se poursuivrait », déclare Jeremy Jackson, l'auteur principal du rapport et conseiller principal de l'UICN sur les récifs coralliens. « Nous devons régler immédiatement le problème de pâturage sur les récifs, si l’on veut qu’ils aient une chance de survivre aux changements climatiques à venir. » Notons que la population d’oursins a subi une baisse massive à la suite d’une maladie non identifiée en 1983, et que la surpêche a poussé les poissons-perroquets au bord de l'extinction dans certaines régions.
Selon le rapport, les récifs, une fois protégés de la surpêche, de la pollution côtière, du tourisme et du développement côtier, sont plus résistants au changement climatique.
Ayana Johnson, de l’Institut Waitt, qui collabore avec l’île de Barbuda à l’élaboration de son plan de gestion des aires marines, déclare : « Barbuda est sur le point d’interdire toute capture du poisson-perroquet et de l’oursin, et de convertir un tiers de ses eaux côtières en réserves marines. C'est le genre de gestion radicale qui doit être appliquée à l'échelle régionale si nous voulons augmenter la résilience des récifs caribéens."
Les Caraïbes abritent 9% des récifs coralliens dans le monde. A lui seul, le tourisme y génère près de 2,2 milliards d’euros annuels. Les autres biens et services représentent un revenu cent fois plus élevé, dont dépendent 43 millions de personnes, d’après les experts.
Source : The Independent
Les champs précédés de
sont obligatoires.