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La Vis - Gard & Hérault - Languedoc Roussillon (6)
> mercredi 18 juin 2014

Libérons les rivières!

Suite aux déclarations d'Henri-Michel Comet, préfet de Haute-Garonne, les agences de l'eau Adour Garonne et Rhône Méditerranée Corse souhaitent rappeler l'importance de la restauration naturelle des rivières.

« Le Préfet de Midi-Pyrénées a opposé mardi une fin de non-recevoir aux riverains de la Garonne qui continuent à réclamer la canalisation du fleuve, un an après des crues dévastatrices dans le massif.
Henri-Michel Comet, préfet de la région et de la Haute-Garonne, a rappelé devant la presse que l'Etat n'avait pas pour politique de canaliser, contrairement aux autorités espagnoles de l'autre côté de la frontière voisine.»

 

>> Lire l'article complet sur Le Parisien.

 

Dès juillet 2013, le Conseil d’Administration de l’agence de l’eau Adour-Garonne avait mis en place un dispositif exceptionnel d’aides financières à hauteur de 10 millions d'euros pour la réalisation de travaux urgents liés aux crues importantes des 18 et 19 juin 2013 dans les Pyrénées.

 

L’agence de l'eau Adour Garonne a apporté son aide à toutes les demandes qui lui ont été soumises dans ses domaines d’interventions (soit 89) réparties sur les trois départements touchés.

Les travaux éligibles au sein de ce dispositif concernent essentiellement :

  • les travaux de réfection et de nettoyage des installations d’eau potable et d’assainissement collectif des collectivités.
  • le dégagement des cours d’eau : enlèvement des embâcles et déchets épars, reconstitution des berges et replantations, à l’exclusion des travaux de confortement en génie civil ou enrochement.

 

Au-delà de ces aides d’urgence, l’agence de l’eau Adour-Garonne et la DREAL de bassin ont engagé une réflexion sur  les secteurs touchés, à savoir la Garonne amont, la Pique ainsi que les Gaves.

 

Il ressort des premiers éléments :

  • que la forte crue de juin 2013 a plusieurs origines : fonte nivale, pluies importantes, transport de matériaux alluvionnaires (bocs, galets, cailloux, sables…),
  • que la présence de verrous hydrauliques naturels ou liés à l’activité humaine (pont, zones urbanisées…)  joue un rôle important dans le fonctionnement du cours d’eau,
  • qu'au-delà des travaux nécessairement conduits dans l’urgence afin de protéger les biens et les personnes, il y a nécessité d’aller vers une gestion collective et intégrée des cours d’eau afin de préserver les zones tampons et de mieux prévenir les inondations. Une zone tampon permet en effet de dissiper l’énergie du cours d’eau et vise la protection d’une zone urbanisée à l’aval en diminuant les dégâts.

 

L’enjeu collectif aujourd’hui est donc de définir une stratégie à 10-15 ans  pour la gestion durable des cours d’eau du bassin Adour-Garonne et des espaces riverains utilisés lors des crues.

Celle-ci devra être portée à une échelle territoriale en cohérence avec la dimension hydrographique des cours d’eau concernés et intégrer un ensemble de règles touchant tant à l’aménagement du territoire, l’urbanisme qu’à la gestion propre du cours d’eau.

 

Enfin, lors de la publication de son rapport sur la qualité des cours d'eau et des nappes souterraines, l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse avait constaté que les déformations physiques des rivières arrivaient toujours en tête des causes de dégradation de la faune et de la flore aquatiques.

 

La moitié des rivières du bassin Rhône-Médietrranée sont trop enserrées dans les digues et leur tracé a été modifié. Cela empêche l’expansion des crues et supprime les aires de reproduction des poissons comme le brochet. Les dégradations les plus problématiques se concentrent dans les grandes zones agricoles du bassin de la Saône et du Lauragais (11), autour des axes majeurs de communication comme les vallées du Rhône, de l’Isère et de la Durance et dans les zones très peuplées (agglomération lyonnaise et pourtour méditerranéen).


Pourtant, restaurer une rivière ou la garder dans son état naturel offre une réelle plus-value économique et écologique. Par exemple, en Ardèche, une étude économique montre que le montant consacré à la protection des terres agricoles contre les inondations, par la construction et l’entretien de digues, est 18 fois plus élevé que le coût des dommages subis en l’absence de protection. Les bénéfices environnementaux sont une meilleure auto épuration des eaux et la création d’habitats pour les poissons.
Toutes ces altérations rendent les rivières plus fragiles.

 

© Photo: Yannick Gouguenheim

 

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Une partie des travaux financée au titre de France Relance et réalisée par le syndicat des eaux Dombes Côtière.