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Semène 2006 A Semène
> mardi 04 février 2014

Appliquer le « Pacte de Responsabilité » du Président de la République sur la Semène aussi !

Commencer par économiser 12 millions d’euros sur les 35 milliards recherchés en mettant en place les alternatives au barrage des Plats.

Dans une conférence de presse récente, le chef de l’Etat a lancé son « Pacte de responsabilité », qui sera validé lors d’une conférence sociale en juin prochain et a annoncé vouloir économiser 35 milliards de dépenses de l’Etat. Depuis quelques mois, l’exécutif affiche sa volonté, après l’annonce d’une remise à plat du système fiscal, de réformer en profondeur notre pays. Les raisons en sont l’impératif de l’adapter aux
mutations internationales, de résorber le chômage, de redonner un sentiment d’équité devant la fiscalité, de diminuer le poids de certains prélèvements.

 


Utiliser les outils économiques pour gérer l’eau de manière responsable.


Un « Pacte de responsabilité », c’est sortir d’une certaine « culture de l’irresponsabilité » dans la gestion de la « res publica », par exemple dans la répartition des prélèvements pour organiser la protection sociale. C’est aussi, par extension, améliorer la gestion de la ressource en eau, la protection des milieux, le bon fonctionnement des services publics qui prélèvent et distribuent ce Bien Public essentiel. En 2013, deux rapports nationaux, dont un du CGEDD , avaient déjà souligné la nécessité de réformer le « Modèle français de l’eau », performant mais souffrant malgré tout de faiblesses notoires: gouvernance peu transparente, pollution par les nitrates, déconnexion entre politiques locales et nationales, faiblesse de l’information des citoyens, entre autres. Gérer l’eau de façon responsable, c’est aussi utiliser des outils économiques pour valider les choix, comme par exemple « l’analyse coûts-bénéfices », plus précise que le « doigt mouillé » qui semble être d’usage chez certains. C’est mettre de la cohérence, de l’efficacité
économique, de l’équité, c’est penser le long terme en matière d’investissements. Un « Pacte de responsabilité », c’est expliquer la nature, le montant des contributions prélevés sur les comptes des usagers de l’eau, des citoyens, des consommateurs.


Dans le sud de la Loire, un sens des responsabilités déficient chez certains élus locaux ?


Le sud du département de la Loire a, à cet égard, des progrès considérables à réaliser. Quelques élus ayant une vague notion de ce qu’est un « Pacte de responsabilité » ont imposé ici la reconstruction d’un barrage aussi inutile que coûteux (12 millions d’euros au total, avec la mise aux normes de la station de potabilisation de St Just Malmont) sur la Semène, pour partie située dans le Parc Naturel Régional du Pilat. Cette rivière remarquable fait par ailleurs l’objet d’un « Contrat de Rivière » d’un montant de 8 millions d’euros, destiné à améliorer son état écologique. Les usagers du bassin de la Loire et du département paient donc deux fois : une fois pour détruire la Semène, une fois pour la restaurer. C’est cela, être responsable, surtout quand on sait, comme aujourd’hui, que les écosystèmes en bon état contribuent au développement de nos territoires et au bien-être de ses habitants?

 


L’exemple prometteur du Fangu en Corse.


Ailleurs, par exemple sur le Fangu en Corse, le Parc Naturel Régional de Corse s’intéresse de près à la question de la gestion de son « capital rivière », porteur de développement économique durable. Là-bas, l’ensemble des acteurs : élus, services de l’Etat, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, associations de pêcheurs, de naturalistes et riverains ont pris en main l’avenir écologique et économique de leur rivière. Le 18 janvier, ces acteurs ont signé, en présence du Président de la Collectivité Territoriale de Corse et parlementaire Paul Giacobbi, un Contrat deRrivière exemplaire, cohérent, pour restaurer et protéger une rivière qui, à terme, pourra devenir une « Rivière sauvage ». Deux territoires, deux politiques opposées. L’une modèle, l’autre incohérente.


Après l’annulation de l’arrêté de reconstruction par le TA de Lyon, il faut maintenant redresser la barre. Le Collectif Loire Amont Vivante demande que l’Etat joue enfin son rôle d’accompagnateur, de facilitateur pour enfin permettre le dialogue qui a été refusé entre 2005 et 2013. Il propose MEDDE et à la Dreal au de bassin d’organiser une table ronde pour repenser, ensemble, l’avenir de la Semène.



Tout droit réservé, communiqué de presse: Collectif Loire Amont Vivante

 

 

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