
A Tavel, le bio protège l’eau et l’image du vin
Des viticulteurs du Gard se convertissent au bio, d’autres réduisent l’utilisation des pesticides.
Tout comme Séverine Lemoine, viticultrice à Tavel qui encuve sa 3e récolte « en conversion » en bio. L’an prochain, ses bouteilles auront le signe de reconnaissance « agriculture biologique ». « Evidente », pour Séverine, la suppression des produits chimiques prend 20% de temps supplémentaire, ne lui garantit pas de vendre plus cher : « La vague de valorisation est un peu passée. Mais, dans certains pays où j’exporte, comme le Canada, le bio est exigé dans les cahiers des charges. C’est un argument commercial de plus ». Et, ajoute-t-elle, « c’est une manière de conforter l’image de notre cru, qui a l’AOC depuis 1936 ».
Comme la jeune femme, plusieurs vignerons de Tavel sont en conversion bio. Et, depuis deux ans, dans le cadre du projet agro-environnemental (PAE) du Malaven, de l’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation, en lien avec l’agence de l’eau et la chambre d’agriculture, une vingtaine ont réduit leur usage des phytosanitaires en contrepartie d’aides de l’agence de l’eau (45%) et de l’Europe (Feader, 55%): 250€/ha /an pour un désherbage mécanique total, 165€ s’il est partiel. (MAE)
Essentiel pour Alexandre Hote, viticulteur chargé de l’environnement à l’ODG : « En 2010, une étude a montré qu’il y avait du glyphosate dans l’eau du Malaven, la rivière qui traverse Tavel. Or une grande partie du vignoble est sur le bassin versant de la rivière ». Près de 400 des 1000 ha du vignoble sont déjà dans l’opération, 180 ha en conversion bio. Objectif, d’ici à 2014 : avoir engagé 70% des parcelles dans la suppression des pesticides et 30% dans la conversion bio.
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