Lutte contre l’érosion : Le domaine Léon Barral (34) plante des haies pour le vin… et la qualité de l’eau

La philosophie du domaine met au centre du système de l’exploitation le sol et la biodiversité. Au domaine, la lutte contre l’érosion est primordiale puisqu’aux yeux de l’exploitant elle impacte directement la qualité du vin. Depuis plusieurs années, l’enherbement et le pâturage des vignes par le troupeau bovin du domaine sont pratiqués de manière indissociable à volonté d’équilibrer le sol par l’apport de matière organique et par le respect de la structure du sol (non-labour). Cependant l’érosion reste importante sur les pentes du domaine où notamment le vent du nord sévit violemment. C’est pourquoi le domaine a entrepris de créer un réseau de haies pour, d’une part, limiter cette érosion et d’autre part, favoriser la biodiversité. Ce projet reflète la transversalité de l’approche du domaine qui envisage une réflexion globale du sol à la bouteille.

Les haies revêtent multiples enjeux dans ce contexte mais sont bel et bien une évidence pour l’exploitant. La biodiversité est un outil de lutte contre de multiples ravageurs dont le ver de la grappe qui fragilise la qualité des vins et donc l’exploitation entière. Pour M. Barral, ici se joue aussi la quête de la réduction des intrants pour l’amélioration de la vie du sol et de la qualité de l’eau.

A cheval sur le bassin versant du Taurou et le bassin versant du Rieutort, tous les deux sujets à un programme d’actions de lutte contre les pollutions par les produits phytosanitaires, l’exploitation a pu disposer d’un financement conjoint de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et du FEADER, ce qui a permis à M. Barral d’envisager un réseau ambitieux de haies connectées et bordant systématiquement les parcelles à proximité des ruisseaux.

Soutenu par le réseau Agrifaune dans l’élaboration de la palette végétale et dans le diagnostic de biodiversité, l’exploitation conçoit la plantation de haies composées de 2 strates au minimum à l’aide d’une grande diversité d’espèces végétales locales favorisant le déplacement de la faune auxiliaire et ses interactions.

L’exploitant a mis un point d’honneur à utiliser des espèces fruitières comme il était d’usage de planter autrefois pour compléter les ressources alimentaires et rendre plus agréable le travail dans les vignes : le patrimoine végétal est conservé.

Ainsi sont en cours de plantation plus 4500 mètres linéaires de haies sur l’exploitation et encore d’autres projets sont en réflexion. Le domaine souhaiterait notamment compléter le réseau des infrastructures agro-écologiques par la restauration de mares et la création de murets en pierre sèches. Attendons encore quelques années, le temps aux plants de se développer, pour découvrir le paysage qui nous sera offert.

Pour l’heure, ce sont plus de 2,5 hectares de vignes qui sont prévus à l’arrachage pour laisser place au développement des haies.