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Exploitation Gervy sauvons l'eau
vendredi 04 juillet 2025

Changement climatique : l’exploitation Gervy à Colombier-le-Jeune en Ardèche s’adapte

Face aux tensions croissantes sur la ressource en eau, Jean-Paul Vallès, président du Syndicat mixte du bassin versant du Doux, a organisé une journée de terrain le 11 juin 2025, dans le cadre de la Cellule de Concertation Locale (CCL) du Plan Territorial de Gestion de l’Eau (PTGE) du Doux. L’objectif : découvrir des solutions concrètes d’adaptation au changement climatique, comme l’hydrologie régénérative, et échanger autour de la nécessaire mise en partage de l’eau, notamment via la mise aux normes des ouvrages de stockage.

Sur les coteaux du bassin versant du Doux, la famille Gervy cultivent des cerisiers et des abricotiers. Ils ont accueilli cette rencontre sur leur exploitation de Colombier-le-Jeune, où une expérimentation innovante d’hydrologie régénérative en Key Line Design a été menée dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt "changement climatique", lancé par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Cette action, parmi 17 autres sur les territoires de Rhône Crussol et Arche Agglo, a été portée localement par les vice-président·e·s Stéphanie Nougier, Pascal Balaÿ et Jean Riaillon.

« Le principe de l’hydrologie régénérative repose sur une approche simple mais essentielle : plutôt que de drainer et d’évacuer l’eau, on cherche à la planter, c’est-à-dire à la ralentir, à l’infiltrer et à la stocker dans les sols », explique Jean Riaillon.

Sur l’exploitation Gervy, cela s’est concrétisé par :

  • La création de baissières : petits fossés épousant les courbes de niveau, pour ralentir et répartir les eaux de ruissellement ;
  • L’implantation de haies et de bandes enherbées, pour stabiliser les sols et piéger l’eau ;
  • Une gestion du sol favorisant l’infiltration, la matière organique et la vie biologique.

Ces aménagements, peu coûteux et facilement reproductibles, améliorent la résilience des cultures, réduisent l’érosion, participent à la recharge des nappes et restaurent des sols vivants. L’expérimentation menée ici constitue une référence précieuse pour d'autres agriculteurs du territoire.

Un suivi scientifique est mis en place sur un panel représentatif des 17 projets menés, avec l’installation de capteurs mesurant l’humidité, la qualité des sols et la biodiversité. Piloté par les experts de la PUHR et de la chambre d’agriculture, ce dispositif permettra de confirmer de manière rigoureuse les effets concrets de ces nouvelles pratiques sur la santé des sols.

Autre temps fort de la visite : la présentation d’un projet de mise aux normes d’une retenue sur cours d’eau, classée parmi les 147 retenues prioritaires recensées à ce jour sur le bassin du Doux – un nombre qui pourrait potentiellement atteindre 350 à terme. La mise aux normes de ces ouvrages est impérative pour garantir un débit suffisant en période d’étiage et assurer la survie des milieux aquatiques fragilisés.

Cette journée de terrain, riche en échanges techniques et pédagogiques, a réuni de nombreux acteurs du territoire : agriculteurs, élus, techniciens, services de l’État, associations environnementales, ainsi qu’Aline Dupont, représentante de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Elle incarne pleinement la démarche du PTGE : anticiper ensemble les effets du changement climatique, mutualiser les solutions et gérer l’eau comme un bien commun.

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