
Projet d’hydroélectricité de Vouglans Saut-Mortier : le chantier a démarré !
Le 27 mai dernier, EDF a organisé une visite du chantier d’un nouvel équipement de production d’électricité en présence de représentants de l’agence de l’eau, afin de faire le point sur l’avancement des travaux. Avec un objectif : concilier au mieux production d’énergie renouvelable et préservation des milieux aquatiques.
La rivière d’Ain est à la croisée de nombreux enjeux. Elle représente un enjeu national pour la production hydroélectrique, avec 6 ouvrages, depuis la retenue de Vouglans dans le Jura jusqu’à celle d’Allement dans l’Ain, sur 70 km de rivière. Ces aménagements produisent l’équivalent de la consommation de 300 000 habitants et permettent de stocker l’énergie afin d’ajuster l’offre à la demande d’électricité lors des pics de consommation. Ils peuvent également contribuer au soutien des débits du Rhône en période estivale, notamment pour la centrale nucléaire de Saint-Alban/ Saint-Maurice.
En amont, la retenue de Vouglans constitue un secteur touristique important pour le Jura (baignade, pêche, canotage…), avec un niveau de remplissage à respecter avant la saison estivale. En aval, la basse rivière d’Ain abrite une mosaïque de milieux naturels remarquables et fait l’objet d’une activité de pêche présentant un fort enjeu économique (truites, ombres). En été, des lâchers d’eau sont décidés par les différentes parties prenantes de l’amont et de l’aval dans le cadre d’une cellule d’alerte, afin de prévenir les mortalités piscicoles et concilier les usages en situation de crise.
Le fonctionnement en éclusées des ouvrages hydroélectriques a un impact reconnu sur la vie piscicole de la basse rivière d’Ain (exondation des frayères, échouage ou piégeage d’alevins). Des débits réservés sont relevés au-delà du minimum réglementaire, de décembre à juin, pour atténuer cet impact. Dans ce contexte, EDF doit gérer des demandes contradictoires : davantage d’eau en amont pour maintenir la côte touristique du barrage de Vouglans et davantage d’eau en aval pour préserver la qualité des milieux aquatiques. Alors même qu’avec le changement climatique, les apports sont - et seront – plus faibles, tandis que la chaîne d’ouvrages doit continuer à répondre aux besoins énergétiques de production d’hydroélectrique.
Le projet de Vouglans Saut-Mortier vise à renforcer les marges de manœuvre dans la gestion des ouvrages afin de répondre aux différents enjeux. Il consiste à remonter et stocker une partie des eaux de la Bienne dans le réservoir de Vouglans, à partir du barrage de Saut-Mortier. D’importants travaux doivent être réalisés, notamment la création d’un bâtiment usine pour héberger les pompes réversibles, ainsi que l’aménagement d’un chenal entre les barrages de Saut-Mortier et la retenue de Coiselet. Ce projet permettra de garantir le remplissage du barrage de Vouglans et de répondre aux attentes de l’aménagement, tant en matière de production énergétique que de maintien de la cote touristique du barrage de Vouglans, tout en limitant les impacts environnementaux des ouvrages d’EDF (garantie sur la réhausse des débits minimaux de décembre à juin, lâchers d’eau estivaux).
La première étape des travaux a été présentée lors de la visite du 27 mai. Il s’agit des travaux préliminaires permettant l’accès aux engins de chantier : réalisation d’une route d’accès, pose d’un pont… Le coût du projet est évalué à 120 M€. L’agence de l’eau attribue des subventions pour les travaux, par tranches, dans la limite d’un plafond total de 21 M€. Par ailleurs, dans l’attente de la mise en service du projet (prévue pour 2030), des mesures transitoires sont mises en place pour atténuer les effets des éclusées. Ces mesures sont financées par l’agence de l’eau, dans la limite d’une enveloppe fixée à 8 M€ sur la période.
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