
Réductions des pesticides : l’heure est au passage de témoin
Le projet Groupes 30 000, inscrit au plan Ecophyto 2, vise à accompagner 30 000 exploitations vers la réduction des produits phytosanitaires. Son principe : passer de l’expérimentation conduite depuis 2008 dans les fermes du réseau Dephy du premier plan Ecophyto à la vulgarisation de ces pratiques auprès d’un grand nombre d’exploitations. État des lieux dans l’Hérault.
"Les groupes 30 000 sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l'État qui mettent en œuvre des changements de pratiques, dans une démarche centrée sur la réduction des usages de produits phytopharmaceutiques, explique Marine Pithon, chargée de mission Agroécologie et viticulture durable à la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Les techniques vertueuses qui ont fait leurs preuves au sein du réseau Dephy et des Groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) sont aujourd’hui transmises à des agriculteurs retenus suite à un appel à projets régional ". Objectif : atteindre 30 000 fermes, soit 10 fois plus qu’au démarrage du plan Ecophyto II (en 2015), engagées en France dans la transition vers l’agroécologie à bas niveau de produits phytopharmaceutiques, d’ici la fin 2021.
Dans le département, le GIEE Côtes de Thongue parraine depuis l’année dernière un premier groupe de seize vignerons. Il s’appuie sur sa charte d’engagement environnementale privilégiant des mesures alternatives comme le désherbage mécanique, l’enherbement et la lutte contre le ver de la grappe par confusion sexuelle. Une fois par trimestre, des journées techniques sont organisées sous l’égide de la Chambre d’agriculture, durant laquelle la transmission s’effectue entre le parrain et ses 16 filleuls. Parmi ces derniers, la Cave coopérative Castelbarry, située à Montpeyroux (Hérault). "Nos 108 vignerons sont impliqués depuis plusieurs années dans une démarche environnementale. Ils sont quasi tous certifiés Terra Vitis et Vignerons engagés, indique Vanessa Cambis, responsable technique de la Cave coopérative. Après avoir travaillé sur la qualité des sols, nous recherchons aujourd’hui à réduire, voire à supprimer les phytos. Une réunion nous a permis de faire le point sur l’efficacité des produits de biocontrôle existants, notamment la confusion sexuelle comme méthode perturbatrice de la reproduction d'insectes ravageurs ".
Dans le courant de l’année prochaine, les techniques d’identification et de reconnaissance des adventices seront abordées afin de mieux gérer leur présence dans les vignes et de réduire autant que possible les herbicides. Au programme également : le recensement des techniques efficaces mises en œuvre sur les exploitations pour réduire les produits phytosanitaires.
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