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STEP d'Agde - Pose de la première pierre du réservoir REUT
> mardi 19 décembre 2017

La ville d’Agde réutilise ses eaux usées traitées pour arroser son golf

Ce 11 décembre 2017, Gilles D’Ettore, président de la communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée a posé la première pierre du réservoir qui va permettre le stockage des eaux usées traitées qui arroseront le golf municipal pendant la période d’été.

Actuellement, la ville d’Agde utilise l’eau potable de son réseau public pour l’arrosage de son terrain de golf. L’eau provient du Syndicat Bas-Languedoc qui exploite la nappe alluviale de l’Hérault, reconnue comme étant en déficit quantitatif au SDAGE 2016-2021 et objet principal du Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) en cours de réalisation par le Syndicat mixte du bassin du fleuve Hérault (SMBFH).

La commune d’Agde s’est saisie de l’opportunité de l’appel à projet lancé par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse sur la réutilisation des eaux usées traitées afin de concrétiser son objectif de substitution de l’eau potable pour l’arrosage du golf et ainsi limiter les prélèvements sur la ressource en eau. Les besoins annuels du golf sont d’environ 300 000 m3/an.

La solution proposée, qui a fait l’objet au préalable d’études de définition technique, réglementaire et financière consiste à réutiliser les eaux traitées de la filière Bio Réacteur à membranes de la station d’épuration Agde-Vias (« Posidonia »), de type boues activées dont la capacité de traitement a été portée à près de 198 000 EH en 2013.

En posant la première pierre du réservoir d’eau traitée, l’Agglomération Hérault-Méditerranée, SUEZ et l’agence de l’eau activent un compte à rebours de 1 000 jours. C’est en effet à l’été 2020 que le golf international du Cap d’Agde sera ainsi arrosé à 75% par de l’eau traitée par ultrafiltration plutôt que par de l’eau potable.

Les travaux consisteront à créer un réseau de refoulement et d’adduction depuis la station d’épuration jusqu’au golf, mettre en place une unité de désinfection, un réservoir et une station de reprise et enfin de déployer un système d’irrigation adapté. Au final, ces travaux permettront une réduction de prélèvement d’eau potable de 200 000 m3/an. Cette opération répond aux orientations du SAGE du fleuve Hérault en matière d’économie et de diminution de la consommation d’eau potable.

Trois ans de travaux seront nécessaires pour poser 2,3 km de nouveaux réseaux pour acheminer l’eau traitée, construire un réservoir de 1 650 m³ dédié à cet usage et aménager le partage des eaux en sortie de station. Sur un coût total de travaux estimés à 5 500 000 € HT, l’agence de l’eau apporte une aide de 4 400 000 €, soit un taux d’aide de 80% au titre des économies d’eau sur un bassin en déficit quantitatif.

 « Dès 2010, la ville d’Agde a investi dans un système de traitement par ultrafiltration membranaire permettant de restituer une eau de qualité de baignade au milieu naturel. Cet investissement visionnaire a contribué à anticiper le projet de REUT, lequel a franchi une à une les étapes réglementaires » indique Gilles d’Ettore, président de la Communauté d’Agglomération Hérault-Méditerranée et maire d’Agde.

 « En adéquation avec la stratégie de SUEZ, ce projet de réutilisation des eaux traitées s’inscrit pleinement dans une logique d’économie circulaire visant la préservation de la ressource en eau. Il permet de réduire concrètement la pression sur celle-ci, notamment en période estivale où la population augmente considérablement sur ce territoire et où les besoins en eau potable sont accrus.» explique Bertrand Camus, directeur général Eau France de SUEZ qui s’était déplacé pour bien donner au projet toute l’importance qu’il mérite.

 « L’accès à l’eau devient un enjeu économique, un enjeu d’aménagement du territoire, de qualité de vie et d’attractivité. Le fait est que le projet était exprimé depuis 2004. C’est vous dire s’il a fallu de l’anticipation, de la détermination pour en arriver à concevoir, faire autoriser, financer, en somme projeter l’idée de bon sens de ne plus arroser un golf avec de l’eau potable. L’agence s’est tenue aux cotés de la collectivité et de ses élus pour faire aboutir cette idée », renchérit Dominique Colin, directeur de la délégation régionale de l’agence de l’eau.

Photo (de gauche à droite) : Jean-Marc Alauzet, président du Syndicat du Bas-Languedoc (SBL), Dominique Colin, directeur de la délégation régionale de l’agence de l’eau à Montpellier, Gilles d’Ettore, président de la Communauté d'Agglomération Hérault Méditerranée, maire d’Agde, Bertrand Camus, directeur général France de la branche eau (Groupe Suez), Eric Faviez, directeur SOLATRAG

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