Version imprimable Lien
Le fleuve Rhône
> vendredi 27 mai 2016

L'étude thermique du fleuve Rhône présentée au Comité de bassin Rhône-Méditerranée du 27 mai 2016

Initiées par l’État pour évaluer l’impact environnemental des rejets thermiques des Centres Nucléaires de Production d’Électricité (CNPE), ces études ont permis de mieux comprendre la dynamique thermique du fleuve sous l’influence du changement climatique et de caractériser les évolutions de la faune aquatique des 30 dernières années.

Le  comportement thermique du fleuve a  été  étudié de l’aval du  Léman jusqu’à la Méditerranée sur  une période allant de 1920 à 2010, par  l’analyse d es chroniques de températures anciennes mesurées ou reconstituées par modélisation statistique.

Ceci a permis d’une part de caractériser l’augmentation de la température du fleuve, qui est  d’environ 2°C  sur  la  période étudiée, et  la  contribution des CNPE à  cette augmentation, d’autre part d’identifier les  facteurs qui  déterminent la  température du Rhône, que sont la température de l’air, les débits du fleuve et de ses affluents – avec le rôle particulier joué par  le Léman – ainsi que les apports thermiques des centrales de production d’électricité.

Ainsi, le  réchauffement climatique, en  modifiant les  échanges entre le  fleuve et l’atmosphère, joue un rôle important sur la température du fleuve. La part d’échauffement lié aux rejets thermiques des centrales de production d’électricité varie en cours d’année, elle  représente en moyenne la moitié de l'échauffement. Elle est  moindre pendant les périodes chaudes. En augmentant la température en hiver et en abaissant celle d’été, la gestion hydraulique sur  le  Rhône a  un  effet de  lissage des températures extrêmes chaudes et froides.

Les études montrent une évolution continue de la faune et de la flore aquatique, tous les peuplements se banalisant. Plus particulièrement depuis les années 2000, on constate une augmentation graduelle de la  part des espèces d’eaux chaudes et lentes, dont certaines nouvellement arrivées tel que le silure, aux détriments d’espèces d’eaux froides et courantes comme la vandoise, plus caractéristiques du Rhône.

L’ensemble des enseignements sont présentés dans les rapports disponibles sur le site Internet du bassin Rhône-Méditerranée.

Lancées en 2000 par le préfet de région Rhône-Alpes, préfet coordinateur du bassin Rhône-Méditerranée, ces études, terminées en 2015, ont été réalisées par EDF et le concours de nombreuses équipes scientifiques d’instituts de recherche et d’universités.(ARALEP, INRA, CARRTEL, IRSTEA, CNRS, LEHNA) Le pilotage des études était assuré par un comité réunissant la direction régionale de l’environnement, l’agence de l’eau, l’Agence régionale de la Santé, l‘Autorité de sûreté nucléaire, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques et la Compagnie nationale du Rhône.

Découpée en quatre grandes phases, l’étude thermique du Rhône avait pour but de donner à l’État, garant du bon état du fleuve, des éléments de diagnostic sur l’état des milieux aquatiques et de l’impact des rejets thermiques dans un contexte complexe de réchauffement du fleuve sous l’effet du changement climatique.

La grande quantité des données scientifiques collectées et analysées durant ces 14 années d’étude constitue un ensemble précieux qui continuera à s’enrichir dans les années à venir, pour mieux gérer le fleuve, alors que les effets du changement climatique sont déjà perceptibles : augmentation des températures, diminution des débits d’été et d’automne, accroissement du risque d’inondation.

Lire aussi...

> MERCREDI 16 OCTOBRE 2024
L'ouverture des vannes pour reconnecter la lône de Jonage au Rhône marque un tournant dans la restauration écologique du secteur.
> VENDREDI 20 SEPTEMBRE 2024
La distinction est le fruit d’un engagement de plus de 10 ans porté par le Syndicat de la Vouge en étroite collaboration avec les propriétaires riverains privés et publics.