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Rencontre
Guillem Grau
VENDREDI 12 FÉVRIER 2016
Guillem Grau
Fonction Directeur-adjoint du développement du pôle Traitement de l’eau France, Suez

Une seconde vie pour nos eaux usées

Dès aujourd’hui, en France, on peut rendre nos stations auto-suffisantes en énergie par des équipements moins consommateurs, en récupérant et réutilisant la chaleur.

Que peut-on attendre de la station de traitement de demain ?

Donner une seconde vie à nos eaux usées. Au-delà du seul traitement, la station d’épuration de demain produira de l’énergie et des ressources renouvelables. Elle sera au cœur de l’économie circulaire, afin de relever l’enjeu de la transition énergétique et de réduction des gaz à effet de serre. Dès aujourd’hui, en France, on peut rendre nos stations auto-suffisantes en énergie par des équipements moins consommateurs, en récupérant et réutilisant la chaleur. A partir des boues d’épuration, on sait également produire par méthanisation le biogaz pouvant être réinjecté au réseau de gaz des villes. Ou transformé en électricité.

 

N’est-ce pas réservé aux grandes stations?

Pas du tout. Ainsi, la station d’Elancourt (78), 40 000 équivalents habitants, produira bientôt du biométhane. L’essentiel est que chaque projet s’adapte à son environnement et réponde à un besoin. En traitant les eaux usées, on commence aussi à récupérer une ressource qui devient rare en Europe et est souvent utilisée comme engrais dans l’agriculture, le phosphore. On pourrait couvrir 20% des besoins nationaux en phosphore avec celui issu des Steps.

 

Oublie-t-on pour autant le traitement de l’eau?

Bien au contraire. Nous devons protéger l’eau en quantité et en qualité. En quantité, en affinant les traitements pour être autorisé à réutiliser l’eau dans l’irrigation des golfs, par exemple. En qualité, en luttant contre les micropolluants et microplastiques. A Sophia Antipolis, nous extrayons ainsi une quarantaine de micro-polluants -pesticides ou médicaments. Enfin, la station de demain occasionnera moins de nuisances, sera plus compacte (voire en partie enterrée) pour favoriser la biodiversité et mieux s’intégrer à l’environnement. 

Mots-clés : Guillem Grau

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