Contrat global pour une baie propre à Marseille
Le contrat de baie de Marseille sera signé cet automne. Il permettra de mettre en œuvre sur cet immense territoire une politique cohérente pour lutter contre les pollutions de l’eau et la détérioration des milieux.
Cet automne, tous les acteurs locaux de l’eau signeront le contrat de baie de Marseille validé par l’agence de l’eau le 25 juin dernier. Il orchestrera jusqu’en 2018 la politique de gestion des pollutions des rivières et de la mer, tout comme la restauration des milieux aquatiques de Saint-Cyr-sur-Mer, à l’est, jusqu’à Martigues, à l’ouest.
Un territoire pertinent
"Des outils existaient déjà dans quelques-unes des 39 communes de ce territoire, explique Didier Réault, président du parc national des Calanques et adjoint au maire de Marseille. Le contrat de la rivière Huveaune, à l’est du bassin, celui de l’agglomération marseillaise pour les pollutions domestiques et pluviales, ou encore Calypso qui, lui, porte sur les pollutions portuaires des infrastructures de la métropole. Mais ces dispositifs concernent surtout les eaux usées, les stations saturées par les eaux pluviales. Or, en 2011, nous avons cherché un territoire pertinent assez large et assez en amont pour englober tous les apports aux rivières et à la Méditerranée".
Le contrat de baie couvre ainsi 130 kilomètres de côtes, soit la majeure partie de la façade maritime des Bouches-du-Rhône. Ici, le paysage joue les contrastes. Des sites naturels exceptionnels alternent avec des zones urbanisées et industrialisées. Le système d’épuration des eaux de Marseille, par exemple - que le contrat d’agglomération va réformer - produit le plus important rejet urbain de la Méditerranée. Aux portes de la ville, le somptueux parc national des Calanques, né en avril 2012, présente, lui, une biodiversité très riche, tant pour la faune que pour la flore. Aussi bien sur terre que dans ses fonds marins.
Le contrat porté par l’agglomération, avec le soutien de l’agence de l’eau, combine les dispositifs pour atteindre un budget de 254 M€. "C’est un des plus gros contrats de baie en France", souffle Didier Réault. En effet, il intègre le contrat d’agglomération de Marseille (186 M€, dont 54 dédiés à la construction d’un bassin de rétention des eaux pluviales), l’opération Calypso (4,2 M€) et le contrat de rivière de l’Huveaune (18 M€). "Ce dernier accompagne les projets qui conjuguent gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, souligne Dominique Garcia, présidente du comité de rivière du bassin versant de l’Huveaune. Et puisqu’il s’agit d’une gestion intégrée, il traite également de la ressource en eau grâce à un important volet d’information/sensibilisation des acteurs".
Le contrat de baie qui prévoit 46 M€ supplémentaires pour le reste du territoire concerné, permet ainsi de traiter les problèmes de pollutions domestiques des secteurs de la Ciotat, de Sausset ou de Martigues. Une opération collective industrielle sera également programmée sur le périmètre raccordé à Géolide, la station d’épuration des eaux de la communauté urbaine de Marseille. De même que la restauration morphologique du ruisseau des Aygalades, aujourd’hui enterré, mais qui sera le cœur de l’immense parc bientôt créé au nord de Marseille.
Eduquer les citoyens
A la mesure de ces budgets, les enjeux du contrat sont énormes. Il s’agit d’obtenir une qualité de l’eau irréprochable, en mer et en rivière, de considérer tous les problèmes plus en amont : qu’il s’agisse de prévenir les pollutions et les inondations, ou de préserver des milieux. Cela passe par l’éducation des citoyens, en collaboration avec les associations et les enseignants. Ces trois objectifs sont en cohérence avec la Gemapi. Le contrat de baie de la métropole marseillaise est dans le bon tempo.
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