
Dessaler l'eau de mer : la pollution comme prix de l'eau douce
Les zones du pourtour de la Méditerranée sont très arides et l'eau douce y est rare. Avec l'accroissement de la population, cette situation conduit les Etats à choisir de produire de l'eau potable à partir du dessalement de l'eau de mer. Or, le dessalement a des retombées néfastes sur l'environnement
Pour dessaler, deux technologies existent. La première, par distillation évaporation (très ancienne), demande de grosses ressources énergétiques pour chauffer l'eau. L'usine de dessalement par distillation est donc en général couplée à une centrale thermique, à fuel ou à charbon, qui rejette beaucoup de gaz carbonique, un gaz à effet de serre néfaste pour le climat. C'est la technologie utilisée dans les pays du Golfe qui ne manquent pas de pétrole. Elle peut aussi être couplée à une centrale nucléaire avec les risques associés. La seconde technologie utilisée pour dessaler, dite par « osmose inverse », a été inventée au début du 20e siècle : l'eau salée est poussée sous une forte pression à traverser une membrane filtrante qui retient le sel. Plus l'eau est salée, plus il faut de pression donc d'énergie. C'est la technologie majoritairement utilisée autour de la mer Méditerranée.
Des sous-produits toxiques
Dans les usines à distillation, on utilise du chlore pour tuer les bactéries et éviter la contamination biologique des installations. Mais le chlore, qui est ensuite rejeté en mer, tue sans discrimination tous les organismes qui y sont sensibles. Et quelle que soit la technologie, quand on a dessalé l'eau de mer, ce qui reste, c'est le sel. La désalinisation produit un litre de saumure pour un litre d'eau douce, et le saumure finit à la mer. Or cette eau rejetée est en moyenne deux fois plus salée que l'eau de mer. En conséquence, elle perturbe le milieu marin et peut détruire un habitat fragile, privilégié par de nombreuses espèces de faune méditerranéenne, les herbiers de posidonie (des champs d'herbes aquatiques où se reproduisent les poissons).
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