
L’art de ménager les lits
Le conseil général des Hautes-Alpes se porte maître d’ouvrage des études de définition de plans de gestion des sédiments sur les bassins « orphelins », exempts de structures porteuses.
Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme «le château d’eau de la Provence». Le département des Hautes-Alpes regorge de rivières et torrents. Les structures de gestion de ces rivières multiplient les plans de gestion de leurs sédiments. C’est déjà le cas pour le Drac ou la Haute Durance, ce le sera bientôt pour le Buëch ou le Guill. Mais d’autres, comme la Clarée, la Guisane ou la Gyronde, dépourvus d’organisme porteur, ne bénéficient pas d’un plan de gestion. C’est la porte ouverte à des prélèvements intempestifs. « Or les sédiments qui composent le plancher alluvial représentent un véritable enjeu pour la protection contre les inondations ou la stabilité des ouvrages», explique Laurent Bourdin, de l’agence de l’eau.
Dès 2008, le conseil général a souhaité avoir une vision départementale de ces cours d’eau, en s’appuyant sur une étude cadre sur le fonctionnement morphologique (secteurs en incision, en exhaussement…), afin de produire des données là où elles font défaut. Puis il s’est porté lui-même maître d’ouvrage des études pour définir des plans de gestion sur les bassins orphelins. «Cela nous permet, à l’échelle du territoire, de définir les grandes opérations d’entretien : curage, protection des berges, entretien de la végétation…», précise Isabelle Chouquet, chef du service ressources naturelles et risques du conseil général. «C’est une politique départementale unique dans le bassin, commente Laurent Bourdin. En indiquant les lieux où les carriers peuvent intervenir pour enlever l’excédent de sédiments, ceux où le curage doit être accompagné de la restauration du lit de la rivière, ceux enfin où il faut surtout ne pas curer, ce document cadre constitue une aide à la décision pour les élus.»
Crédit photo: Gilles Poussard
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