
Le Vistre renaturé en aval de Nîmes
A Nîmes, les élus ont eu le courage d’entreprendre des travaux ambitieux de restauration du Vistre. Aujourd’hui, il revient à la vie.
Le Vistre ? Pour les Nîmois, ce n’est qu’un fossé, un lit creusé et rendu rectiligne, avec une eau polluée, sans vie. Mais une revitalisation prometteuse est en cours.
Aménagé, rectifié, le Vistre a vu ses inondations devenir insupportables à l’aval de Nîmes. «En 1998, les élus ont tiré la sonnette d’alarme», rapporte Sophie Serre, directrice de l’établissement public territorial du bassin (EPTB). Grâce à une « mise sous perfusion » (90% de subventions), 3 sites ont été mis en chantier dès 2003. Bouillargues est le plus abouti « parce qu’il y avait du foncier disponible et un propriétaire motivé», commente Caroline Kanel, chargée de ces projets à l’EPTB. Les tractopelles ont comblé le lit existant, en ont creusé un nouveau, sinueux, et ont aplani les berges, ensuite ensemencées. « Le terrassement est lourd, ajoute-t-elle. Mais c’est le socle». Si le retour de castors est un signe positif, la diversification des invertébrés l’est plus encore pour Christian Chauvin, chercheur à l’Irstea de Bordeaux, chargé d’une évaluation écologique. « Mais la restauration restera limitée si elle ne porte pas aussi sur la qualité de l’eau ». C’est pourquoi l’EPTB se réjouit de lancer deux nouveaux projets, en aval de stations d’épurations, aidé cette fois d’une obligation préfectorale. Mais ils sont longs et coûteux du fait de nouvelles contraintes réglementaires (réalisation de diagnostics archéologiques…). Heureusement, d’après une enquête de l’Irstea de Montpellier, les habitants sont prêts à payer plus que les 2 M€ dépensés pour les premiers projets. Leur motivation : à 97%, un « legs » préservé à leurs enfants. Le premier propriétaire impliqué apprécie cependant aussi de ne plus voir son restaurant inondé…
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