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Résidus médicamenteux
> mardi 02 juin 2015

Eau et santé : retour sur les conférences de Genève et Annemasse

Les médicaments dans le cycle urbain de l'eau - état des connaissances et stratégies de réduction.

Le sujet des médicaments dans l'eau est largement médiatisé et fait souvent l'objet de messages alarmistes. A l'occasion de la fin du projet interreg franco-suisse « Irmise Arve aval » et du lancement du projet RILACT, le Graie et l'Astee ont organisé deux jours de conférences autour de cette question des médicaments dans l'eau, en particulier dans les effluents hospitaliers et urbains. Les points abordés ont été les suivants : quels sont les résultats des programmes Sipibel et Irmise*, en termes de suivi, d'évaluation des dangers et des risques sanitaires et écologiques, de réponses apportées par la modélisation et d'efficacité des traitements en station d'épuration ; quelle est la perception de cette problématique et des réponses à apporter par les professionnels de l'eau, de la santé et par les habitants du territoire ; quels sont les programmes de recherche en cours au niveau européen et quelles sont les expériences et réflexions pour une réduction à la source des rejets de médicaments dans l'eau. 

Il est indiscutable que l'on trouve des médicaments dans l'eau, mais aussi bien d'autres micropolluants. Il est indiscutable que nous sommes exposés aux micropolluants via l'eau, mais aussi par bien d'autres vecteurs (l'air, l'alimentation). Mais, au regard des concentrations rencontrées dans nos eaux superficielles et souterraines, nous n'avons pas à ce jour la certitude d'un risque sanitaire avéré lié à la présence des médicaments dans l'eau. Nous n'avons pas plus de preuves du risque environnemental dans les situations rencontrées actuellement sur nos territoires.

Devons-nous attendre avant d'agir ? Non, car on en sait déjà trop pour ne rien faire ! On constate que de nombreuses avancées en termes de préservation de la qualité de notre environnement sont nées de solutions techniques à des coûts acceptables par la société. Si la réponse technique existe, nous devons l'appliquer. La réduction à la source, l’optimisation du traitement en stations d'épuration, la réduction des rejets urbains de temps de pluie et l'amélioration des connaissances sont autant de stratégies à développer de manière complémentaire, car chacune d'entre elle ne résout pas tout. Mais nous devons agir avec des moyens limités, donc établir des priorités.

Enfin, la question des perceptions des risques et des enjeux et du partage des solutions proposées avec le grand public est un autre point très important. Il est essentiel de rétablir la confiance dans l'information qui est diffusée et ainsi contrer les messages alarmistes et sensationnels ; a contrario, nous nous devons de rester vigilants quant aux risques possibles. Il est indispensable de mobiliser chacun dans la réduction des apports, sans culpabiliser qui que ce soit ; simplement agir collectivement et en conscience.

Mots-clés : ASTEE , GRAIE

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