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F Esmiol - Pdt CA 04
> jeudi 18 avril 2024

L’urgence de l’adaptation au changement climatique

Le changement climatique impacte la ressource en eau, ainsi que les exploitations des quelque 2 000 agriculteurs et éleveurs du département. Avec l’aide de l’agence de l’eau, la Chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence recherche des solutions pérennes, rentables et économes en eau pour pérenniser leurs activités. Interview de Frédéric Esmiol, président de la Chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence.

Quelle est la situation de la ressource en eau dans votre département ?

Dans les Alpes de Haute-Provence, l'irrigation participe au maintien d’une agriculture diversifiée à forte valeur ajoutée. Sur certains bassins versants dit déficitaires, tels que ceux du Calavon et du Largue, la présence d’une dizaine de retenues collinaires stockant entre 20 000 m3 et 70 000 m3 améliore l’accès à l’eau et réduit les prélèvements dans les rivières pendant la période d’étiage. Mais notre département, comme tant d’autres, est aussi confronté à des périodes de sécheresse. Depuis quelques années, l’agence de l’eau contribue à l’organisation d’un travail d’animation pour protéger la ressource en eau sur les bassins déficitaires. Les solutions mises en place ont montré leur efficacité, certains bassins versants ont atteint les objectifs de réduction des volumes prélevés fixés dans le cadre des études de volumes prélevables. Pour autant, ces solutions risquent de ne plus être suffisantes dans les années à venir.

Comment accompagnez-vous vos agriculteurs face au changement climatique ?

La Chambre d’agriculture travaille à leurs côtés pour les aider à adapter leurs pratiques et à rendre leurs systèmes de production davantage résilients, durables et sobres en eau. À la demande du Département des Alpes de Haute-Provence, nous avons rédigé un Cahier des solutions identifiant des actions déjà mises en place, comme le stockage de l’eau et l’adaptation des pratiques culturales et d’irrigation. Nous étudions aussi des solutions dites fondées sur la nature telle que la mise en place d’infrastructures agroécologiques et leur effet potentiellement bénéfique sur la gestion de l’eau dans les sols. Avec différents partenaires nous portons aussi le projet appelé "Vers des systèmes de culture adaptés au changement climatique et ressources en eau contraintes en Haute Provence".

Quelles sont vos attentes sur ce projet ?

Lauréate de l’appel à manifestation d'intérêt "Eau et climat, agir plus vite, plus fort sur les territoires" de l’agence de l’eau, notre démarche vise à engager les exploitations de grandes cultures et de cultures spécialisées de nos territoires à cultiver des variétés adaptées au changement climatique et économes en eau. Mais cette diversification ne doit pas dégrader la situation économique des exploitations. À ce titre, nous nous sommes associés avec la Chambre d’agriculture de Vaucluse, l’Institut du végétal Arvalis, la société du Canal de Provence et l’INRAE pour modéliser les conséquences économiques des différentes solutions proposées.

 

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Une partie des travaux financée au titre de France Relance et réalisée par le syndicat des eaux Dombes Côtière.