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Andromède Océanologie
> jeudi 04 janvier 2018

Dérèglements climatiques : quels effets sur la mer ?

Une mer plus chaude et plus longtemps, davantage d’algues et de phytoplanctons toxiques, et de nouvelles espèces de poissons, tels sont certains des symptômes du changement climatique observés en Méditerranée.

"Nous nous préoccupons tout particulièrement des modifications du milieu marin au regard des changements climatiques depuis le début du 10ème programme d’intervention de l’agence, en 2013", explique Pierre Boissery, en charge de l’expertise sur le milieu marin méditerranéen pour l’agence de l’eau. Les études que nous menons et finançons ont pour objectif d’identifier les évolutions et leurs causes, d’évaluer la menace afin d’envisager, le cas échéant, des solutions pour préserver le littoral et la biodiversité".

Quatre signaux principaux sont avancés.

  1. La température. L’augmentation de la température gagne en profondeur et en durée, davantage qu’en degrés. Auparavant, l’eau de mer se réchauffait à partir du printemps pour se refroidir à la sortie de l’été. Désormais, la période de réchauffement s’étire jusqu’à octobre.
  2. Apparition d’algues. Conséquence directe de cet allongement du réchauffement de l’eau, des algues filamenteuses sont plus fréquentes et plus nombreuses. Elles recouvrent parfois 100 % des fonds marins, ce qui entraîne des perturbations sur l’écologie marine. 
  3. Davantage de phytoplanctons toxiques. L’algue ostréopsis-ovata existe naturellement dans le milieu marin mais sa présence plus fréquente semble corrélée avec les changements climatiques. Il peut alors suffire de se promener le long d’un rivage et d’inhaler les gouttelettes transportées par les embruns pour que des symptômes toxiques puissent se manifester, allant de troubles respiratoires à de la fièvre et des nausées. Son développement est à surveiller et des études devront être engagées pour agir.
  4. Apparition de nouvelles espèces de poissons. Barracudas, poissons-lapins et poissons indonésiens transiteraient tous par le canal de Suez. Est-ce que leur apparition pose problème ? Si le barracuda peut trouver sa place en Méditerranée, les poissons-lapins se nourrissent des plantes protectrices du littoral. La présence de poissons non endémiques pourrait entrer en concurrence avec les espèces méditerranéennes. Une veille active doit aider à mesurer les conséquences de ces nouveaux arrivants.

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