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André Bernard, Frédéric Busi et Anthony Muscat
> lundi 08 août 2016

Les bons comptes font les bons irrigants

Dans le Vaucluse, les exploitants agricoles s'équipent de compteurs d'eau pour quantifier les prélèvements et les gérer au plus juste.

Dans l’exploitation de Frédéric Busi, à Caseneuve, près d’Apt, certains cerisiers sont à la peine, tandis que d’autres, plus loin, sont tous bien fleuris. La différence ? L’irrigation. "Notre secteur, le bassin du Haut-Calavon, est déficitaire en eau, explique l’agriculteur. Nous devons toujours nous débrouiller pour en avoir, avec des forages ou des retenues». Or, de nombreux jeunes souhaitent s’installer dans la région et les volumes disponibles restent limités. Plus que jamais, irriguer au plus juste est indispensable. Si les techniques de micro-irrigation comme le goutte-à-goutte sont un moyen d’y parvenir, l’installation de compteurs volumétriques, rendue obligatoire par la loi sur l’eau de 2006, contribue aussi à une gestion durable de l’eau sur les exploitations. 

Frédéric Busi a ainsi équipé sa station de pompage de compteurs, associés à des électrovannes orientant l’eau par secteur et à des programmateurs. "Grâce aux compteurs, je sais exactement ce que j’apporte à chaque arbre, commente-t-il. Mon prochain investissement portera sur des sondes tensiométriques qui permettent de mesurer la réserve disponible dans la terre".

André Bernard, président de la Chambre d’agriculture, regrette qu’une opération collective d’achat n’ait pu être montée il y a une dizaine d’années : "Les exploitations étant très morcelées, il aurait fallu deux semi-remorques de compteurs !". Un collaborateur de la chambre, Anthony Muscat, également animateur de l’Association des irrigants individuels du Vaucluse (Adiv), accompagne cependant les exploitants dans leurs démarches. Selon Nicolas Granget, président de l’Adiv, plus de la moitié d’entre eux sont désormais équipés.
Si les compteurs révèlent aussi les fuites éventuelles, ils permettent de quantifier et déclarer précisément les volumes prélevés, en vue du calcul de la redevance à l’agence de l’eau. "Certains ont découvert qu’ils consommaient en réalité moins que ce qu’ils estimaient", assure Nicolas Granget. D’autres restent à convaincre : "Ils ne voient que le coût de l’équipement, complexe sur les installations existantes, note André Bernard. Pourtant ces compteurs permettent de prouver que nous, agriculteurs, ne gaspillons pas l’eau".

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