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lundi 11 janvier 2016

Protéger les adoux du Buëch, refuges des poissons

Sur le Buëch, entre Lus-la-Croix-Haute et Serres, le Smigiba, syndicat mixte intercommunautaire, a restauré des adoux, ruisseaux refuges des poissons. Avec succès.

Le signe est encourageant. Dans le bassin du Buëch, au sud-ouest des Hautes-Alpes, les populations de poissons ont explosé dans trois adoux, ces « annexes hydrauliques » de la rivière. Entre 2011 et 2015, le nombre de frayères (sites de ponte) est ainsi passé de 5 à 80 dans le Fontanil, de 16 à 81 dans la Garenne et de 10 à 120 dans les Glacières.

« C’est le résultat d’une politique d’entretien inscrite dans le contrat de rivière du Buëch, que nous menons avec les associations de pêcheurs, se félicite Carolyne Vassas, directrice du Syndicat mixte de gestion intercommunautaire du Buëch et de ses affluents (Smigiba) qui regroupe huit communautés de communes (*). Les adoux sont essentiels au maintien de la biodiversité ».

Les adoux ? Entre 2005 et 2008, un inventaire en a répertorié une trentaine sur le bassin, de 50 à 1800 mètres de long, qui se faufilent dans la forêt alluviale. « Ils sont des résurgences de la nappe d’accompagnement du lit de cette rivière en tresse, précise Cyril Rühl, technicien rivière. Ils offrent aux poissons des sites de ponte et des refuges en cas de forte crue et soutiennent les débits du Buech en période d’étiage ».

En effet, leur situation à la marge protège ces petits ruisseaux des courants trop vifs du lit principal (donc, des transports de matériaux qui peuvent être agressifs pour la faune), tout en leur conférant une température stable. La biodiversité y est grande, avec six espèces de poissons (dont peu de prédateurs), des écrevisses à pattes blanches, des macroinvertébrés benthiques ou des odonates... Entre autres.

Le contrat de rivière 2008-2015 avait prévu une observation soutenue de ces milieux et leur entretien, en lien avec les pêcheurs et, pour trois d’entre eux, une restauration du lit. Ainsi, sur les Glacières, un adoux proche d’Aspres-sur-Buech qui souffrait d’ensablement, « on a construit des modules sur les rives pour pincer le lit, explique Cyril Rühl. Cela a accéléré son cours et provoqué un autocurage doux ». Et les poissons sont revenus frayer dans ce milieu.

(*) du Diois, du Haut-Buëch, des Deux Buëch, du Serrois, des Baronnies, du Laragnais, du Val de Ribiers et du Sisteronnais.

Légende photo: A proximité d’Aspres-sur-Buech, des modules naturels ont été installés sur les rives des Glacières pour « pincer » le lit de l’adoux.

Mots-clés : SMIGIBA

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