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Les travaux de restauration ont débuté le 17 août.
lundi 07 septembre 2015

Restauration : un important projet sur les mortes de Petit Chantereine et du Gravier (39)

Depuis le 17 août, des travaux sont en cours sur les mortes de Petit Chantereine et du Gravier, sites situés sur la commune de Chaussin dans le Jura. Ces travaux, inscrits au Contrat de rivière Orain et portés par l’Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Saône et Doubs, devraient se poursuivre jusqu’en octobre 2015. Ils ont pour objectif de rajeunir ces bras morts, vestiges des méandres de l’Orain et du Doubs, et d’en restaurer l’attrait pour la faune et la flore ainsi que le rôle joué dans le fonctionnement écologique de ces deux cours d’eau.

Une modification profonde de la dynamique du Doubs et de l’Orain au cours des derniers siècles

L’homme a profondément modifié les dynamiques de ces cours d’eau en réalisant par le passé d’importants travaux d’aménagements, d’extraction de granulats en lit mineur ou d’enrochement des berges. Parmi les conséquences de ces interventions figure la réduction considérable de la mobilité des lits de ces rivières et le bouleversement de la dynamique naturelle de création de nouveaux bras et de méandres, de formation et de disparition de bras morts. De nouveaux méandres ne se créant plus, les bras morts, vestiges des méandres passés, finissent par disparaître. Sans gestion, les bras morts finissent naturellement par se combler et se boiser.

Pourquoi un tel projet de restauration ?

Associé à la perte de mobilité des cours d’eau, l’absence de gestion et d’entretien des bras morts conduit inéluctablement à leur disparition. Pourtant, ces milieux ont une utilité indéniable : ils abritent une richesse faunistique et floristique reconnue, ils ont un rôle d’épuration des eaux et d’écrêtement des crues, offrent un patrimoine paysager fort et permettent des activités récréatives de plein air (chasse, pêche…).

De nombreux projets de restauration sont donc aujourd’hui mis en œuvre pour remettre en état ces milieux, améliorer leur fonctionnalité écologique et préserver les services rendus aux populations humaines.

En quoi consisteront ces travaux ?

Dans un premier temps, la végétation en bordure des mortes sera restaurée et rajeunie : les vieux saules seront élagués, les peupliers cultivars seront abattus afin de favoriser le développement des essences arbustives et arborescentes adaptées à ces milieux humides.

Ensuite, ce sera au tour des habitats semi-aquatiques, se développant dans le fond des bras morts, d’être restaurés. Une partie de ceux-ci sera désenvasée pour maintenir une zone en eau en été et assurer ainsi une zone refuge pour la faune et la flore aquatique.

Des travaux de terrassement seront également entrepris afin de décaper superficiellement les sols d’une partie des roselières présentes. En diminuant l’épaisseur des sols et en en augmentant l’humidité, ces travaux conduiront à un rajeunissement des formations végétales de la roselière et empêcheront son boisement et sa fermeture.

Enfin, les travaux permettront de restaurer les chenaux de connexion entre les mortes et l’Orain, facilitant les déplacements des espèces entre ces différents milieux au bénéfice en particulier de la reproduction des espèces piscicoles (frayère à brochets,…).

Un partenariat avec les exploitants agricoles riverains

Dans un esprit de participatif et partenarial, ces travaux ont été entrepris en concertation avec les exploitants agricoles riverains des sites concernés. Ces derniers ont modifié la rotation de leur culture afin de faciliter l’accès à leurs parcelles pour la réalisation des travaux. En contrepartie, l’EPTB Saône Doubs (maitre d’ouvrage de ces travaux) épandra les vases et limons extraits des bras morts sur celles-ci dans une logique de valorisation agronomique de ces produits. Il s’engage également à remettre en état les parcelles à la fin des travaux en cas de dégât.

Le montant de ces travaux s’élève à 140 000 €. Ce projet est financé à hauteur de 65 % par l’agence de l’eau, 20 % par l’EPTB Saône et Doubs, 7,5 % par la Région Franche-Comté et 7,5 % par le Conseil départemental du Jura

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