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Edouard Lanier du Syndicat de la Vouge
> mercredi 26 août 2015

Quand un moulin cède la priorité à la rivière

Pour accélérer la restauration de la continuité écologique de la Vouge, le syndicat de bassin versant a piloté, de manière exceptionnelle, les travaux d’intérêt général imposés par la réglementation à un propriétaire privé.

La Cent-Fonts, affluent de la Vouge, est une rivière restée relativement sauvage. Un contrat de bassin y veille. Dans son eau de bonne qualité, les truites se reproduisent… pour peu qu’elles réussissent à franchir les quatre ouvrages aménagés sur son cours, et notamment celui au bénéfice d’un moulin, aujourd’hui devenu résidence secondaire. Ces ouvrages sont classés depuis septembre 2013 en "liste 2" (*), ce qui oblige leur propriétaire à restaurer, avant septembre 2018, la continuité écologique de la rivière. Une contrainte difficile à appréhender pour ces particuliers.

"Avant même ce classement, les élus du Syndicat du bassin versant de la Vouge avaient conscience que si la collectivité n’intervenait pas, les propriétaires privés risquaient de ne rien faire ou trop lentement", explique Edouard Lanier, chargé de mission de cette structure intercommunale. Il a donc été mandaté pour piloter un aménagement du seuil du moulin. "Ayant lancé les études dès 2011, ajoute-t-il, nous avons pu lancer rapidement les travaux ". Objectif de ces derniers : rendre l’ouvrage franchissable par les truites dans les deux sens, tout en préservant l’alimentation du bief du moulin.

En 3 mois (d’octobre à décembre 2014), le batardeau du seuil et le busage aval ont été enlevés et quatre pré-bassins créés pour compenser la hauteur de chute. La préservation de l’étang d’agrément alimenté par le bief, qui ajoute à la valeur de la propriété, a décidé le propriétaire à accepter que l’on donne la priorité à la rivière : à l’orée du bief, un seuil fixe assure qu’en cas de faible débit, l’eau ne s’écoule que dans la Cent-Fonts.

Le coût des travaux sur cet ouvrage "démonstrateur" (29 K€, plus 7,5 K€ d’études) a été pris en charge, à titre exceptionnel, à 80% par l’agence de l’eau et à 20% par le Syndicat. Les propriétaires des autres seuils devront, quant à eux, participer, mais preuve leur est faite de l’intérêt de ces travaux : "Déjà, se réjouit Edouard Lanier, des remontées de truite ont été observées".

* Liste de cours d’eau dans lesquels une réduction des obstacles à l’écoulement est rendue obligatoire par arrêté préfectoral.

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