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irrigationDR
> vendredi 10 juillet 2015

Un cadeau du ciel bien partagé

La communauté de communes de la plaine dijonnaise vient de créer un bassin de stockage des eaux pluviales qui permet de concilier développement économique, maintien de l’activité agricole et qualité des cours d’eau.

Aux portes de la ville de Dijon s’étend une vaste plaine agricole. En 2007, la communauté de communes a créé une nouvelle zone d’activités de 54 ha et le groupe FM Logistic en a acquis les deux tiers pour construire un entrepôt. Créer des emplois c’est bien mais sauver en plus l’agriculture c’est mieux. La collectivité a alors «eu l’idée d’utiliser les 200 000 m3 de remblais pour créer un bassin de stockage des eaux pluviales récupérées», explique Luc Joliet, son vice-président. Objectifs : assurer l’irrigation de 90 hectares tout en soutenant le débit de la rivière Champaison qui connaît des étiages souvent sévères. Restait à rassembler les 2M€ que coûte le projet. «Nous avons demandé à FM Logistic de participer à hauteur de 100 K€, pour une raison politique : les entreprises ne doivent pas s’implanter au détriment de l’activité agricole ! », assure l’élu, lui-même agriculteur. Les irrigants, réunis dans une Asa, ont payé 580 000 € pour les conduites et trouvé ensuite 80% de subventions. L’eau leur est fournie gratuitement. Pourtant rien n’est allé de soi : «Il a fallu arracher le vote du budget», reconnaît Luc Joliet, en rappelant que l’Ouche garde désormais son eau, que la Tille sera moins en tension et que la vie aquatique va reprendre dans le Champaison.

En décembre 2014, soit huit ans après la conception de ce projet, le bassin de 6 ha d’une capacité de 220 000 m3 était achevé. Il s’est rempli au fil de l’hiver à partir des eaux de pluie passées par le bassin de décantation de FM Logistique, et par celui des autres entreprises voisines. Au mois d’avril, huit agriculteurs ont ouvert les vannes pour arroser oignons et pommes de terre simplement en branchant leurs enrouleurs aux bouches d’eau installées au bord de chaque parcelle. «Nous fermons ainsi neuf puits et arrêtons deux prélèvements dans l’Ouche, commente Pascal Chadoeuf, président de l’Asa. L’un de nous, qui n’avait plus les moyens d’irriguer, va aussi pouvoir s’y remettre : l’irrigation, c’est notre assurance récolte ».

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