Une lamproie marine observée sur l'Hérault
Le seuil de Bladier Ricard (propriété du Syndicat Intercommunal d'Adduction d'Eau des Communes du Bas Languedoc) assure le maintien de la nappe d'accompagnement de l'Hérault pour la captage AEP de Florensac. Une passe à poissons y a été aménagée en 1991. Cependant, les campagnes d'observations de ces dernières années avaient conclu à une mauvaise attractivité du dispositif de franchissement pisicole et à un blocage des aloses en pied de seuil. Retenu en lot grenelle 1, le seuil de Bladier Ricard a fait objet de travaux de restauration de la continuité écologique en 2012.
L'ouvrage, positionné, en rive gauche du deuil, est une passe à 11 bassins successifs à fentes verticales pour un liénaire total de 70m, complété par une rampe à brosse pour le passage spécifique des anguillettes et un dispositif de suivi pisicole par vidéo-comptage. Le dépouillement des images est confié à la Communauté d'Agglomération Hérault Méditerranée dans le cadre du nouveau Contrat Rivière Hérault.
Le 2 avril dernier, une lamproie marine empruntait le dispositif. Il s'agit de la première obersvation d'adulte sur l'Hérault depuis 2007.
Passage de la lamproie à la 5ème seconde
Pour mémoire, l'observation d'une lamproie marine adulte sur le Rhône nous avait été également rapportée le 30 mai 2014 sur une zone faisant l'objet de surveillance pour la reproduction des aloses, au niveau de la commune de Bourg-Saint-Andéol (07).
La lamproie, un poisson méconnu, une espèce à protéger
Lamproie vient du nom latin Lampetra, qui veut dire suceur de pierre. Les lamproies sont des vertébrés primitifs dont la morphologie rappelle celle de l'anguille. Poisson de mer et d'eau douce, elle vit à proximité des côtes et migre très haut dans les fleuves.
Animal venu du fond des âges, on a retrouvé des traces de la lamproie dans le sud de la Chine, datant de plus de 530 millions d'années.
Aujourd'hui, l'espèce est en régression et est considérée "quasi-menacée" par l'IUCN: sa situation sur le bassin Rhône-Méditerranée est inquiétante puisqu'aucune reproduction active n'y a été observée depuis 2001.
Depuis 2005, l'Association MRM a ainsi mis en place un réseau de surveillance des captures de lamproies pour acquérir des connaissances sur l'état et la répartition des populations.
Objectif principal: repérer des indices de présence par l'observation de frayères actives ou d'individus morts après la reproduction ou par des témoignages d'acteurs de la pêche.
Les résultats confirment le constat inquiétant de déclin progressif que semblent connaitre les populations de lamproies sur les bassins Rhône Méditerranée et Corse et mettent en avant la nécessité d'agir mais ne doivent cependant pas masquer les actions déjà engagées en faveur des lamproies.
Les résultats semblent pourtant se faire attendre... Les lamproies migratrices ont un cycle biologique complexet et long, et donc une capacité de réponse plutôt lente face aux actions réalisées en faveur de la réouverture des axes migratoires, et par ailleurs dépendante de grandes variabilités inter-annuelles qui surviennent sans que l'on puisse en certifier la cause.
Les deux observations faites en 2014 démontrent la nécessité de maintenir les efforts.
>> En savoir plus sur le site l'Association Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM)
1 commentaire
Bonjour. Quand vous écrivez "un lamproie marine observée sur l'Hérault", vous voulez dire plus exactement "une lamproie marine observée dans l'Hérault" ou "en Hérault", non ? Car aussi grande soit-elle, on imagine mal une lamproie s'étalant "sur" l'Hérault ;-)
Attention à cette faute de français fréquente... mais fautive. On habite à Béziers et non "sur Béziers", on nage dans l'Hérault et non "sur l'Hérault", et on est observée en Hérault ou en Haute-Garonne et non "sur l'Hérault" ni "sur la Haute-Garonne", ou "dans le secteur de Sète" mais sûrement pas "sur Sète".
Amicalement,
Sylvie M. (même pas prof de français, pourtant !)