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O GUIROU LA FARE2
lundi 06 janvier 2014

Un projet pour l’Arc, né des inondations

En trente ans, le syndicat d’aménagement du bassin de l’Arc a fédéré 24 communes, inquiètes des inondations, autour d’un projet global pour la qualité de la rivière.

Sous le passage à gué qui permet aux lourds convois du projet Iter* de traverser l’Arc, au sud de La Fare-les-Olivier (Bouches-du-Rhône), les branchages se sont accumulés. Une entrave au courant de ce fleuve méditerranéen qui n’échappe pas au maire de cette ville de 8000 habitants. Sur place en ce jour d’octobre, il décroche son portable et appelle le SABA (Syndicat d’aménagement du bassin de l’Arc) pour qu’il fasse enlever ces embâcles. «Si les eaux montent, cela peut devenir dangereux», explique-t-il.

Comme tous les maires des communes riveraines de ce cours d’eau, Olivier Guirou est sensibilisé au risque inondation : «Le syndicat a été créé pour lutter contre, en 1982, après de fortes crues.» Puis le SABA a évolué et a pris aussi la compétence de la qualité des eaux, de l’entretien du lit et des berges, de la mise en valeur des milieux aquatiques… Il réunit aujourd’hui 24 communes des Bouches-du-Rhône et du Var, sur l’ensemble du bassin versant. «Nous avons établi un SAGE en 2001. Depuis 2012, nous travaillons à sa révision et à sa mise en conformité avec la loi sur l’eau de 2006».

La nouvelle version  place la barre très haut avec, par exemple, de nouvelles normes de stations d’épuration pour les communes de plus de 2000 habitants - contre 4000 auparavant. «Sur le principe, poursuit l’élu, tout le monde est d’accord pour se protéger des crues ou de la pollution, mais dans la pratique, c’est plus compliqué. Difficile de refuser l’implantation d’une zone d’activité quand on a des impératifs économiques. Mais petit à petit, on arrive à convaincre. Les eaux sont beaucoup plus claires, les mesures de qualité en témoignent.» Pour sensibiliser les maires et les agriculteurs à des pratiques écologiques, le SABA a recruté un chargé de mission qui a rejoint son équipe de 7 personnes. La commune de la Fare, reconnue Agenda 21, n’est pas à la traîne. « Nous n’utilisons plus de produits phytosanitaires pour les espaces verts et produisons notre propre compost. Pour les revêtements de sol, nous utilisons très peu d’enrobé mais du stabilisé, beaucoup plus perméable.» Président de la CLE de l’Arc depuis 2006, Olivier Guirou estime, qu’à ce titre, il doit «donner l’exemple».

 

*Projet de construction d’un réacteur thermonucléaire expérimental à Cadarache

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